La nouvelle est connue depuis plusieurs semaines, le Grand Prix de France qui a eu lieu dimanche devrait être le dernier en terres nivernaises. Même si la Société du circuit a annoncé qu’elle était prête à reprendre à son compte l’organisation du Grand Prix en lieu et place de la FFSA, Bernie Ecclestone l’a dit: la F1 ne reviendra plus à Magny-Cours. Il l’a d’ailleurs clairement fait comprendre à Roselyne Bachelot, ministre des sports venue dans la Nièvre pour le rencontrer, en évitant le voyage sous le prétexte cynique qu’il « n’aime pas les enterrements ». Cela a au moins le mérite d’être clair.
En tant que spectateurs, la disparition du Grand Prix de Magny-Cours ne va pas nous plonger dans le désarroi. Entre les énormes bouchons aux abords du circuit, la quasi-impossibilité de se loger à moins de 50 kilomètres et les courses souvent insipides, bon nombre d’amateurs avaient déjà boudé l’épreuve française. Cette année l’affluence est d’ailleurs passée de 84000 à 70000 spectateurs le dimanche ce qui ne permettra pas aux organisateurs de rentrer dans leurs frais.
Pour autant, à l’heure actuelle, le circuit de Magny-Cours reste le seul capable d’accueillir le Grand Prix de France en 2008 et il serait dommage que notre épreuve nationale disparaisse, d’autant plus qu’aucun projet ne semble suffisamment sérieux ou appuyé politiquement pour aboutir.
Si aucune solution n’est trouvée rapidement, j’en prends le pari, la F1 n’est pas prête de revenir en France d’autant plus que d’autres pays comme Singapour ou l’Inde sont candidats à l’organisation d’une épreuve. On connait le goût d’Ecclestone pour les destinations exotiques où les dollars coulent à flots mais ce qu’il oublie c’est que le noyau dur des fans est basé en Europe Occidentale et que de jolis écrins vides ne seront à terme peut-être pas suffisants pour péréniser son sport. Le raisonnement est également valable pour l’épreuve de Silverstone, elle aussi en sursis. Heureusement pour les britanniques, l’éclosion d’un champion comme Hamilton pourrait faire changer Bernie d’avis.
Pour nous français, l’avenir semble beaucoup plus sombre, à moins qu’un Sébastien Bourdais ne fasse des miracles l’an prochain au volant d’une Toro Rosso et que Bernie se décide alors à organiser un Grand Prix sur SON circuit ultra-moderne et ancien théâtre du GP de France dans les années 70 et 80… On peut toujours rêver.
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