Dessiner, concevoir, produire et vendre une berline familiale moyenne en 2007 semble aussi incongru que de tenter dindustrialiser un Daguerréotype par ces temps de photo numérique. Cest que le marché de ces autos (Laguna, 407, Passat, Aventis) est a baissé de 15% au cours des quatre dernières années. Les familles lui préfèrent les monospaces ou SUV et ses derniers acheteurs sont arrivés à un âge suffisamment respectable pour ne plus rechercher la performance absolue, ou le design le plus novateur. Bref, hormis à bord de quelques allemandes, on sennuie ferme dans ces autos à lancienne. Et on ne les essaie généralement pas dun cur très léger. Cest donc à reculons que lon sest approché de la nouvelle Ford Mondeo, 3me du nom et descendante dune lignée pas vraiment fun. On avait des a priori et on avait tort. Il suffit de la regarder pour oublier les préjugés. Sa ligne réussit un grand écart constant entre la modernité et la respectabilité, la finesse et la solidité, le dynamisme et le confort. Des idées opposées que les designers maison ont parfaitement intégrés et traduits superbement dans les 4,78m de lengin. Chez Ford, on appelle ça le Kinetic design, nous on se contente de saluer un dessin réussit dans la version 4, 5 portes ou break.
Du coup, on sintéresse. On ouvre la portière et on sinstalle à bord. Là, on est en terrain connu. La planche reprend la plupart des éléments du monospace S-Max qui vient de soffrir le titre (mérité pour une fois) de voiture de lannée. Selon ses géniteurs, « le nombre de décibels a été réduit. A 160 km/h, la nouvelle Mondeo produit un niveau de bruit équivalent à 130 km/h sur lancien modèle ». Démarrage et vérification : cest exact. Le silence à bord est impressionnant. Trop, peut être. Le manque de volume sonore peut faire oublier la vitesse à laquelle on roule et, surtout, elle est à même de faire perdre de la vigilance au conducteur. Mais on chipote. Car il faut bien trouver quelques défauts à une auto aussi bien fabriquée et ce, dans la plupart des domaines. La direction de cette Mondeo dabord. La ou la plupart des constructeurs nous ont habitué à des asservissements électriques poussifs et flous, Ford propose une direction assistée électro-hydraulique redoutable de précision. Côté trains roulants, le conducteur est également à la fête avec un avant accrocheur à souhait, même sil est un peu lourd. Restent quand même deux défauts, qui sans être majeurs ternissent un petit peu un tableau pour le moins flatteur. Loffre en diesel sarrête au 2.0 TDCI de 140 CV, ce qui est un peu court, même si les ingénieurs de Ford promettent de coincer un bloc plus puissant sous le capot de leur Mondeo, un de ces quatre matins. La boite de vitesse quant à elle est un peu accrocheuse, quoique particulièrement bien étagée.
Côté tarifs enfin, pas de surprise, Ford France annonce des tarifs entre 20400 et 30100 Euros, selon les moteurs et les finitions. Ce qui, comme dhabitude est légèrement en deçà des prix moyens constatés chez les concurrents. Un dernier conseil avant de se précipiter chez le premier concessionnaire venu. Il faut absolument fuir la finition Ghia et sa planche de bord en ronce de plastique qui redécore lauto façon loge de concierge. Malgré toute lestime que lon peut avoir pour cette digne profession. Mieux vaut lui préférer la version « Titanium » agrémenté daluminium, aussi faux que le bois, mais beaucoup plus sobre. Dautant que les deux niveaux de finition sont au même prix.