Le Mans : Présentation du plateau LMP2

Maintenant que vous connaissez parfaitement la catégorie LMP1, attaquons nous aux LMP2. C’est la « petite » catégorie prototype (poins inférieur, réservoir plus petit, puissance plus faible). Connue il y a peu sous la dénomination de LMP675, elle fut créée pour permettre l’accès à la classe prototype a des « artisans » n’ayant pas les moyens de grosses écuries.

Engendrant un coût moindre, le LMP2 devrait être la chasse gardée des « petits »…Mais une dérive a lieu en ALMS notamment, ou Porsche et Acura se servent du P2 pour apprendre avant de passer en P1. Si en ALMS, P1 et P2 sont sensiblement égaux (le règlement diffère du Mans), c’est pour offrir des batailles télévisables, un spectacle. Au Mans, tout est différent. La hiérarchisation des catégories semble importante pour l’ACO qui ne souhaite pas voir une LMP2 gagner. Revue en détails…

Pierre BruneauPilbeam Judd MP93 n°20

L’ambition pour le PiR Compétition, team de Pierre Bruneau, est de viser le podium. Après des débuts avec une Debora puis la Pilbeam MP84, c’est avec la MP-93 que le team français entend batailler. Les difficultés à Valencia (sortie de piste) n’ont pas facilité le travail. Mais avec un 3:49.418 aux mains de Marc Rostan le 3 juin, la Pilbeam est mieux que par le passé. Finir dans le top3 parait tout de même difficile face aux Lola et Zytek… Verdict dimanche, 15h.

Team Bruichladdich RadicalRadical AER SR9 n°21

Le nom Radical vous évoque sans doutes, spontanément, les petits prototypes destinés (majoritairement) aux courses de club. Course de support des LMS 23007, la coupe Radical est toujours sympathique à voir. Mais Radical c’est aussi un « gros » prototype. La SR9, lancée en 2006 et conçue par Peter Elleray (ex-Bentley), tente de bouger les forces en place. L’an passé, une cinquième place au général (avec le Rollcentre Racing) montrait d’emblée le potentiel de l’auto. Mais le V8 Judd de l’époque a été délaissé pour un 4 cylindres turbo AER. On ne voit pas la Radical jouer les premiers rôles ni en qualifications, ni en début de course, mais après deux tours d’horloge…

Noel del BelloCourage AER LC75 n°24

Avec un équipage pas encore bouclé le 25 mai dernier, une voiture quasi neuve rodée à Valencia en LMS, cette voiture est un peu l’ORNI (Objet Roulant Non Identifié) de la catégorie LMP2. Avec à son volant Ianetta, qui n’a pas couvert un tour le 3 juin, Liz Halliday, qui a claqué la porte de Modena il y a 10 jours, flinguant un peu au passage sa préparation pour Le Mans, et Petrov, non qualifié (seulement 6 tours couverts le 3 juin) mais finalement repêché… Arriver serait déjà beau. Si la fiabilité de Valencia se confirme, on peut alors envisager un Top5 de la catégorie.

RMLLola AER B05-40 n°25

Voici la favorite de la catégorie. Double vainqeur en LMP2, RML devra cette année affronter des Zytek de Barazi, plus rapides sur un tour (vu le 3 juin) mais sur 24 Heures. Les Zytek ne dureront-elles que 6 heures ? Passeront-elles la nuit ? La victoire de la Lola RML se joue, un peu, sur ces variables. Biensûr il faudra être rapide en piste, mais avec Erdos, Newton et Monsieur Andy Wallace, voici de sérieux clients pour la victoire. Il sera interessant de voir quelle place décroche cette Lola au scratch !

T2M MotorsportDome Mader S101-5 n°29

Peu convaincante à Valencia (habillée de blanc et noir), catastrophique lors de la journée test (dernier temps), cette Dome manque clairement d’ntraînement. Son moteur, issu du GP2, semble ne pas s’adapter si bien que prévu. A suivre sur cette voiture, le sympathique Yojiro térada, mais les 24 Heures s’annoncent plus comme une grosse séance d’essais grandeur nature. On peut parier que cette Dome se retrouvera rapidement au milieu des GT.

Binnie MotorsportsLola Zytek B05-40 n°31

Une Lola … à moteur Zytek. Voila qui pourrait être le bon panaché. 2e au Mans l’an passé, le Binnie Motorsports pourrait être un client. Mais on émettra des réserves sur les pneus, du manufacturier coréen Kumho. Non pas sur leur qualité mais sur leur adéquation avec l’ensemble chassis + moteur. Partenaire depuis cette année seulement, le manufacturier sera là pour optimiser son soutien. Mais le temps en 3:43 est prometteur.

Barazi EpsilonZytek 07S/2 n°32 et 33

Le team Barazi est passé du coté Zytek de la force. Après deux engagements avec des Courage en 2005 et 2006 et le titre LMP2 en LMES, le passage à la Zytek devrait permettre au team d’engrenger toujours plus de données. Car le but ultime est avant tout la construction d’un prototype fermé en LMP1. La n°32, remarquée à Valencia pour sa première course, pourrait jouer les premiers rôles. Les n°32 et 33 ont décrochées les meilleurs temps de la catégorie, à égalité (3:39.016). Mais on espère que la performance de ces Zytek ne se limitera pas aux premières heures de course.

Pour ceux qui ont déjà en tête Le Mans 2008, gardez à l’esprit que la n°33 sera « appuyée » très fortement par l’usine Zytek (qui pourra ainsi mieux préparer le futur) et qu’au volant, il y aura notamment Adrian Fernandez, pilote Acura en ALMS… qui prépare l’arrivée d’Acura en 2008.

Saulnier RacingCourage AER LC75 n°35

Légèrement décrochée lors des préliminaires, la Courage AER de Saulnier a plutot bien débuté la saison. En tête du LMP2 en LMES (avec une deuxième place de catégorie à Valencia), cette écurie, qui tire son nom de Serge Saulnier, parti depuis chez Peugeot, devra cravacher dur pour faire le même résultat. Niveau de compétition élevé, ce ne sera pas facile pour cette ex-Courage LC70, reconvertie en LC75. On suivra l’évolution de ce team aux couleurs françaises.

Quifel – ASM TeamLola AER B05-40 n°40

Voiture victorieuse à Valencia en LMP2 début Mai, et qui remporta des victoires de classe dans ce championnat l’an passé. En 3:40.613, cette viture est la plus rapide des Lola, et elle semble vraiment en position de pousser les Zytek à la faute.L’an passé un bris de boîte empêchait le team de voir l’arrivée mais cette année, on croise les doigts. Et si la Lola RML était battue par une autre Lola ? A savoir, ASM signifie Antonio Simoes Motorsport, nom du fondateur de l’écurie.

Kruse MotorsportPescarolo Judd n°44

Sous la coque PEscarolo visible de l’extérieur, des éléments de la Courage C65 qu’engageait avant le team ont été greffés. Là encore, une bizarrerie, un montage de deux voitures qui était pointé en 3:47 le 3 juin, minimum syndical pour ne pas se retrouver dans le peloton de tête des GT1. Basée à Cologne, cette équipe participe aussi aux LMS, la derrière manche à Valencia s’est soldée par une 15e place. Pas grand chose à attendre de ce coté, mais il faut la garder à l’oeil en LMP2, au cas ou la bataille Zytek/Lola ferait des dommages colatéraux…

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