La Cadillac BLS, cest un peu de lEuropéen à la sauce américaine. Pourtant, en la conduisant, on est davantage à bord dun engin du Vieux Continent que celui du Nouveau Monde. Car, en fin de compte, elle est plus Suédoise quAméricaine grâce à la constellation GM qui lui a permis demprunter de nombreux éléments à Saab (et Opel). Dont un moteur lui-même issu de Fiat grâce à une collaboration entre les deux groupes.
Poupée, un tour en Cadillac, cela te dit ? Et là, la demoiselle simagine déjà à bord dun cabriolet blanc rutilant pour une balade de Naples à Bordeaux. Mais, ça, cest du cinéma. Car, maintenant, la marque américaine fait aussi dans la « petite voiture ». Entendez bien que chez Cadillac, une « petite » voiture mesure quand même 4,68 mètres. La BLS est donc une berline moyenne trois volumes. En prime, elle soffre le Diesel. Damned ! Et oui, ce modèle a été développé exclusivement pour le marché européen.
Sous le capot, la BLS accueille un 1.9 turbodiesel quatre cylindres développant 150 ch (110 kW) à 4400 tr/min. 320 Nm de couple sont disponibles entre 2000 et 2750 tr/min. Un moteur doté dun turbo à turbine à géométrie variable et suralimenté refroidi. Ce 16 soupapes profite également dune injection directe variable multipoints. Le carburant est acheminé vers les cylindres via un système à rampe commune de dernière génération (1600 bars). Et, la BLS est équipée de série dun système de filtres à particules. Un moteur déjà utilisé sur dautres voitures par GM (Saab 9-3 et Opel Vectra) et développé par Fiat (Fiat, Alfa Romeo et Lancia). Dans notre cas, la voiture était équipée de la boîte automatique à six rapports.
Un ensemble efficace aux performances honorables. Avec sa BVA, la Cadillac BLS 1.9 T demande 11 secondes de patience pour le 0 à 100 km/h. Et peut rouler à 210 km/h. Concrètement, les parcours autoroutiers étaient particulièrement plaisants à bord de « lAméricaine ». Une fois la bruyante accélération passée, la Cadillac autorise un parcours serein accompagné dun léger bruit de roulement. Le couple se charge de faciliter les relances. La générosité de ce 1.9 nous pousse à avaler les kilomètres. Le châssis est équipé dune suspension McPherson à lavant et dun essieu arrière en H. Toutefois, les amortisseurs ne sont pas suffisamment costauds. Ce faible amortissement est à double tranchant puisque sur mauvais revêtement la BLS a du mal à rester sur les rails alors que sur le billard, elle procure un réel agrément de conduite. Mais, on le verra plus loin, si on débarque sur une Autobahn, la direction limite les possibilités pour titiller les berlines allemandes.
À la campagne ou en ville, la boîte automatique répond parfaitement. Elle a le bon goût de rétrograder à temps et donc éviter la ratatouille de certains autres boîtes lorsque lon hausse le rythme. Et si on veut en prendre le contrôle, des commandes sur le volant permet de passer soi-même les 6 rapports. Un mode séquentiel très réactif. Le volant commande une direction assistée hydraulique à crémaillère. Celle de la Saab 9-3 en vérité. Une solution qui donne suffisamment dinformation au conducteur. Malheureusement, sur autoroute en haussant le rythme, il convient de corriger parfois le cap. Un phénomène qui prend de lamplitude à mesure que laiguille du tachymètre grimpe vers des zones interdites en France et en Belgique. Pesant son poids, 1460 kg, la BLS avale 7,2 litres de gazole aux 100 km en cycle mixte selon les normes européennes. Ce nest pas là le meilleur élève de la classe turbodiesel. Sans être, non plus, un cancre.