Le péril jaune de Renault

Au salon de Shanghai, Renault a rédigé un communiqué aux bonnes odeurs de sapins. Thierry Koskas (responsable Asie-Afrique) a annoncé que l’implantation est repoussée à une date « ultérieure », suite à des « difficultés ». Une belle série d’euphémismes pour dire que la marque au losange claque la porte du Pays du Milieu.

Depuis une vingtaine d’année, les constructeurs Européens ont tendance à croire que s’ils débarquent en Chine, ils pourront vendre n’importe quoi en grande quantité. Si Buick, Citroën, Ford, VW et les constructeurs Japonais se sont assurés une place au soleil (au prix d’efforts permanents), tous n’ont pas connu une réussite éclatante.

Dés 1965, Berliet avait produit des camions sous licence en Chine. Plus près de nous, en 1994, Renault signait un partenariat avec Sanjiang pour produire des Renault Trafic. 9 ans plus tard, faute de décollage des ventes, le partenariat fut rompu.

Renault comptait alors convoler dans la foulée avec DongFeng (déjà fiancé avec Nissan et… PSA.) Objectif: 150 000 ventes dés 2006. Mais les autorités Chinoises, soucieuses du développement industriel des régions sinistrés, n’ont proposé à Renault que des sites au fin fond de la Chine. On fait pareil en France, à ceci près que même dans le Haut-Doubs, on n’est jamais bien loin de la civilisation. Alors qu’en Chine, les distances se comptent en milliers de kilomètres…

En 2005, nous vous faisions un topo complet et plutôt optimiste sur l’implantation prochaine de Renault en Chine avec des Logan et des Megane.

Mais la recherche de site piétinait; après tout, les Chinois ont déjà une bonne centaine de constructeurs et ils n’ont que faire des désirs de Renault. La date de mise en production était sans cesse repoussée. En plus, avec 4000 véhicules importés en 2006, la présence du constructeur est marginale.

Désormais, la stratégie de Renault se résume a: « On va être présent en Inde. Alors pourquoi s’acharner à venir en Chine? » Après tout, la Chine, c’est juste un petit pays d’1,3 milliards d’habitants et le second marché au monde avec 4,02 millions de vente en 2006…

Elle est loin l’époque où la Clio se présentait comme l’ultime luxe en Chine (uniquement dans les publicités.) Au fait, spéciale dédicace pour un prof de productique du Lycée technique Louis Armand de Nogent sur Marne (94.) Suite au vol de sa Clio flambant neuve, il venait au lycée en VTT. « Si tu n’as pas la nouvelle Clio, roule à vélo! » (Ca ne s’invente pas.) Je sais que c’était méchant de se moquer, mais il nous avait bien fait rire…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *