Dans la (très) grande famille du Fiatou, j’ai demandé la cousine Autrichienne, alias Steyr-Puch 500/650. Durant les années 50-60, Steyr-Puch produisait des Fiat sous licence ou plutôt des Fiat améliorées. Non seulement les mécaniques étaient plus musclées, mais en plus, Steyr-Puch y ajoutait une qualité de fabrication « Made in Austria ». Autant de voitures à (re)découvrir donc.
Steyr-Puch est né de la fusion de non pas deux, mais trois constructeurs. D’un côté Austro-Daimler, plus ancienne filiale de Mercedes, Puch et enfin Steyr. Toutes les trois étaient des conglomérats qui fabriquaient ou ont fabriqué des automobiles. Dans une Autriche ruinée pendant l’entre-deux guerre, elles sont obligé de joindre leurs forces.
Steyr-Puch deviendra tristement célèbre durant la guerre, des déportés du camp de concentration de Mauthausen-Gusen sont forcés de fabriquer des armes pour la marque.
De nouveau ruiné après-guerre, c’est gràce aux mobylettes et aux motos que Steyr-Puch se refait une santé. Un accord est signé avec Fiat afin de revenir aux voitures et en 1957, la fameuse Steyr-Puch 500 est présentée. Elle est très proche de la fameuse 500, à commencer par son bicylindres à plat 493cm3 de 16ch derrière les sièges arrières.
Dés 1959, la Steyr-Puch prend ses distances avec sa cousine turinoise, lorsque la 500 D (D pour « Dach »; toit) avec son curieux « hard-top » est lancée (jusqu’ici, toutes les 500 étaient découvrables.) Dans la foulée, elle est rejointe par la 500 DL et son moteur 19,8ch.
En 1961, elle est disponible en version combi (pendant du Giardiniera), uniquement avec un 700cm3 de 25ch en version « normale » et 19,8ch en version « E » (économie.)
En 1962, la berline reçoit le moteur de la combi et devient « 650T ». Les choses deviennent sérieuses en 1964 avec la 650 TR (« R » comme « Rallye ».) Gràce à un double-corps et un réalésage à 660cm3, le pot de yaourt offre 27ch. De quoi convaincre les forces de l’ordre locales.
Ce n’est toujours pas assez pour vous? Et bien l’année suivante, Steyr-Puch propose une 650 TR II de 42ch, dont le moteur n’a plus grand chose à voir avec le 500 originel. De quoi intéresser les sportifs, comme Sobieslaw Zasada, champion d’Europe de rallye groupe 2 sur Steyr-Puch 650 TR II (ci-dessous.)
En 1967, deux ans après la Fiat 500, les Steyr-Puch 500/650 adoptent des portes classiques (au lieu des portes « suicides » utilisés jusque là.)
En 1969, ultime version avec la 500 S (Sport), qui reprend le 500 de 19,8cm3 de la DL.
En 1974, Steyr-Puch propose une Fiat 126 (qui remplace la 500.) Cette fois-ci, les caisses sont importées de Pologne (où sont produites les 126.) Et le constructeur se contente d’installer un 645cm3 25ch d’origine Steyr à l’arrière. Cela marque la fin des ambitions de Steyr-Puch. Un an plus tard, la production des 500/650 s’arrête.
Omniprésent en Autriche, Steyr-Puch est un nain hors de son pays. La faute au fait qu’alors l’Autriche est hors de l’UE, ce qui y complique les exportations. Steyr-Puch regarde vers l’est. C’est ainsi que le Mercedes-Benz Classe G (produit à Graz) est vendue sous le label Steyr-Puch en Europe orientale. De la même façon, Steyr-Puch y distribuera des combis VW (dont il construit les moteurs de ces versions.)
Qui dit « Fiat 500 » dit forcément derivés. L’Autrichienne n’y échappe pas avec ce cabriolet inspiré de la Ghia Jolly (à gauche.) Il y eu également le coupé sportif IMP 700 GT à la carrosserie en aluminium. Et enfin cette très élégante Adria TS (ci-dessous.)
Plus incroyable, AC, le constructeur de la mythique Cobra, songeait à se reconvertir dans les voiturettes (trois-roues Outre-manche) et construisit un prototype à moteur Steyr-Puch!
A la fin des années 80, lorsque l’Autriche s’ouvre peu à peu au marché commun, le groupe perd son monopole et traverse une nouvelle crise. Cette fois, les dirigeants décident de le démanteler. Piaggio reprend les deux-roues, Magna rachète une partie des activités automobile (d’où la création de Magna-Steyr), General Dynamics prend en main les véhicules militaires et la fameuse usine d’Einserwerk est fermée. Il ne reste plus qu’une usine de fabrication de mécaniques pour le Mercedes « G ».