C’est parti. Après les 5600km de tests parcourus aujourd’hui, la Peugeot 908 HDi FAP se lance ce week-end dans le grand bain de la compétition. Rendez vous est pris à Monza pour une manche en Le Mans Series (LMS). Une épreuve en conditions réelles pour se rendre compte du niveau de préparation du team Peugeot, parti de rien au début de l’année 2006.
Les ambitions du week-end sont de faire du mieux que possible en visant les meilleures places en qualifications et si possible un podium. Mais comme le rappelle Michel Barge (Directeur de Peugeot Sport) :
« Il serait utopique d’affirmer que nous allons gagner! Nous continuons à découvrir notre voiture à chacune de nos sorties. »
Car si la 908 s’est révélée performante aux essais du Castellet, elle doit maintenant être fiabilisée avant le grand saut des 24H du Mans mi-juin. Et pour ça, Peugeot ne dispose que de deux manches LMS (Monza et Valencia). En course, tout reste à faire. La 908 n’a jamais pris un départ, ni fait de ravitaillement. Et même si des tests en atelier ont servis d’entraînement, la pression de la course complique toujours ces moments là.
Sur les 3 châssis construits, seuls les deux derniers prendront part à la course, le premier étant réservé au développement. La course de dimanche est une course qui dure environ 6h, bien loin du format des 24h. Les deux équipages engagés sont Marc GENE – Nicolas MINASSIAN (N°7) et Pedro LAMY – Stéphane SARAZIN (N°8). Des pilotes chargés d’expérience qui sauront tirer profit de leurs connaissances en l’endurance.
A la glorieuse Peugeot 905 (qui a remporté les 24h du Mans en 1992 et 1993) succède la déjà célèbre 908. Mais pas d’erreurs, ces deux voitures n’ont rien en commun.
La 908 est construite à partir d’une monocoque fermée tout en carbone. Ce choix garanti une forte résistance structurelle ainsi qu’une meilleure aérodynamique que celle d’un prototype ouvert. Et aux Mans, la vitesse de pointe est très importante. Les suspensions sont à poussants, et la direction est assistée. La voiture est chaussée par Michelin.
Le groupe motopropulseur est lui aussi inédit. Peugeot a fait le choix du diesel pour cette voiture de course, choix habituellement contestable sur une voiture de course, mais qui se justifie tout seul pour une course d’endurance. Le moteur est un V12 à 100° tout en aluminium. Il développe une puissance de 700 ch et un couple de 1200 Nm. La boîte de vitesses à 6 rapports est placée longitudinalement.
L’ensemble coque carbone et bloc alu permet à la 908 de s’en tenir à 925 kg, le poids minimum imposé. Espérons que cela suffise pour que la 908 soit compétitive et surtout fiable. Peugeot se donne un an pour apprendre et un an pour gagner. Gagner, cela signifie faire trébucher le rouleau compresseur d’Ingolsatd…