Georges Monbiot a publié hier une chronique dans le prestigieux journal anglais, The Guardian, intitulé : « If we want to save the planet, we need a five-year freeze on biofuels » ou « Si nous voulons sauver la planète, nous a devons avoir d’un gel de cinq ans sur les biocarburants ». Vous êtes perplexes? Je vous présente un résumé de son argumentaire.
Désavouant la vague occidentale prônant les biocarburants, les critiques de Monbiot ne sont pas nouvelles, mais permettent de nous questionner sur cette volonté gouvernementale, presque unidirectionnelle, de favoriser cette solution pour freiner le réchauffement climatique.
Voici ses principaux arguments. Son texte vulgarise très bien la question et est appuyé par de multiples exemples.
Premièrement, les biocarburants sont un désastre environnemental et humanitaire, parce qu’ils créent une concurrence déloyale entre la nourriture des voitures à celle des humains. Cette situation met une pression importante sur les prix, augmentant le prix des céréales sur le marché international. « Depuis le début de l’année dernière, le prix du maïs a doublé. Le prix du blé a également atteint son plus haut niveau depuis dix ans, alors que les réserves globales des deux céréales sont les plus basses depuis 25 ans », nous dit-il.
Deuxièmement, pour répondre à la demande de biocarburant, la seule solution possible sera daugmenter leur production. Ainsi, les agriculteurs devront labourer les habitats vierges, comme les forêts ou les zones arides. « Déjà, nous savons que les biocarburants sont plus néfastes pour la planète que le pétrole. L’ONU a justement édité un rapport suggérant que 98 % de la forêt tropicale normale en Indonésie sera dégradée ou détruite d’ici 2022 », a-t-il ajouté.
Troisièmement, pendant que les forêts sont brûlées, les arbres et la tourbe sont transformés en CO2. Par exemple, « un rapport de la firme hollandaise Delft Hydraulics démontre que chaque tonne d’huile de palme cause 33 tonnes d’émissions d’anhydride carbonique, ou 10 fois plus que le diesel ordinaire », explique-t-il.
Finalement, les biocarburants sont soutenus par les gouvernements, car ils n’affectent pas les usagers de la route de leur pays. Ainsi, les électeurs croient réduire les émissions de carbone, sans débourser pour de nouveaux impôts. De plus, cette illusion se consolide par le fait que seulement les émissions nationales comptent pour le bilan démission annuel de CO2. « La déforestation en Malaisie n’augmente pas notre impact national dun gramme », reflète-t-il.
Pour mieux comprendre les effets négatifs des biocarburants, Monbiot voit seulement une option raisonnable : un moratoire de cinq ans sur les incitatifs encourageant les biocarburants.
Sebastian Blanco dAutobloggreen a déjà réagi à léditorial de Monbiot. Selon lui, il est vrai que les biocarburants apportent leurs propres problèmes, particulièrement en ce qui concerne les méthodes de production. Mais, Blanco rappelle au chroniqueur anglais les recherches sur léthanol cellulosique, ou même, celles sur les biocarburants à base d’algues. Pour Blanco, ces technologies tiennent beaucoup de promesses et auront probablement un coût environnemental moins néfaste que le biodiesel de palme.
Pour Sebastian Blanco, nous ne devrions pas mettre les incitations visant les biocarburants sous moratoire.
Personnellement, je pars du principe que toute énergie consommée par lhomme a un coût environnemental. Il faut donc trouver les énergies les moins mauvaises, et non trouver LA solution miracle.
Ainsi, je souhaite que les gouvernements encouragent financièrement la recherche et le développement dénergies vertes. Ensuite, avant dencourager la commercialisation par des programmes gouvernementaux, quon sassure préalablement quelles soient vraiment plus propres…
Lire aussi:
Haro sur le biodiesel (article concernant une chronique similaire de Monbiot dans The Guardian)
Sources: