Porsche fait une offre sur Volkswagen

Porsche a profité samedi d’une hausse soudaine de la valeur des actions Volkswagen pour lancer une offre d’achat des actions restantes à un prix relativement faible …. de telle manière que peu d’investisseurs soient susceptibles d’accepter.

Le constructeur automobile espère qu’en proposant aux éventuels acheteurs un prix valorisant les actions à 14% de moins que leur prix de clôture vendredi, il pourra dépasser le seuil des 30% de participation sans difficulté et n’aura plus ainsi à lancer d’OPA obligatoire. « Nous ne voulons pas de majorité », a souligné un porte-parole de Porsche. A en croire l’entreprise, l’objectif premier serait d’empêcher qu’un fonds spéculatif puisse s’emparer du numéro un européen de l’automobile allemande et le démanteler.

Porsche qui dispose d’une participation de 27,3% dans Volkswagen et d’une option d’achat de 3,7% de parts supplémentaires, a fait savoir qu’il comptait porter bientôt sa participation à 31%, déclenchant ainsi automatiquement une offre publique d’achat suivant le droit boursier allemand.

« Porsche est fermement convaincu que le renforcement de son lien avec VW, par un accroissement de sa part à plus de 30% des actions ordinaires Volkswagen, aura des bénéfices pour les deux partenaires sans diluer ou mettre en danger l’identité de Porsche », annonce la firme dans un communiqué. Le groupe Porsche était entré dans le capital du groupe VW en septembre 2005.

Le bond du prix de l’action ces derniers jours a donc donné à Porsche l’occasion de faire en sorte qu’il soit très peu probable que les actionnaires acceptent l’offre, estiment les analystes. L’annonce met un terme à plusieurs mois de spéculations quant à l’imminence d’une OPA, qui ont dopé la valeur du titre de plus d’un tiers cette année, la portant à des niveaux records. Beaucoup d’investisseurs pensaient que le président du groupe VW, Ferdinand Piech, propriétaire d’une partie de Porsche, voulait renforcer son contrôle sur le quatrième constructeur automobile mondial.

Volkswagen avait salué quant à lui le projet de Porsche d’accroître sa participation, une manoeuvre qui renforce encore leur coopération dans la construction de moteurs, de pièces et de véhicules, mais le groupe s’est refusé à tout commentaire sur l’offre et sur le prix proposé avant qu’elle ne soit officialisée.

« Si un hedge fonds (fonds hautement spéculatif) démantèle VW et met ça en Bourse, nous pourrions perdre notre partenaire le plus important, » a affirmé Wendelin Wiedeking dans une interview au quotidien allemand Bild à paraître lundi. « Nous ne pouvons laisser faire un tel démantèlement, c’est pourquoi nous avons agi, » a-t-il expliqué.

« Maintenant nous pouvons réagir encore plus vite, si un hedge fonds lançait un raid hostile, » a relevé M. Wiedeking, le Président de Porsche. Les jours sont comptés pour la « loi Volkswagen », ce dispositif voté en 1960 permettant à l’Etat régional de Basse-Saxe, longtemps seul grand actionnaire de Volkswagen, de verrouiller le capital. Pour la Commission européenne, cette loi est contraire au droit européen car elle s’apparente à une « Golden Share » (action conférant des droits particuliers aux pouvoirs publics). Elle interdit en effet à tout actionnaire du constructeur de détenir plus de 20% de ses droits de vote, même s’il possède une part supérieure du capital.

Sources : AFP, Reuters

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