Renault : plan de soutien pour faire face aux suicides

Renault prendrait-il les choses en main pour lutter contre la vague de suicides qui affecte son site de Guyancourt, dédié à la conception des véhicules ? peut-être bien … puisque le constructeur vient d’annoncer vendredi un « plan de soutien aux équipes des ingéniéries »  et du Technocentre, endeuillé par trois suicides en quatre mois, lequel comporte des mesures pour améliorer les conditions de vie au travail et mieux planifier la charge.
Mais si l’on tient compte de l’aspect juridique, Renault ne ferait que se conformer ainsi aux obligations légales dont le non-respect pourrait lui être reproché.

Le plan, adopté jeudi en conseil exécutif, avait été demandé le 1er mars par le PDG de Renault, Carlos Ghosn, après les trois suicides en quatre mois de salariés du Technocentre de Guyancourt, attribués par les syndicats au stress lié notamment à l’augmentation des cadences.
« Un cas (de suicide, ndlr) c’est toujours un cas de trop et nous sommes interpellés sur les éléments qui ont pu conduire les familles dans la douleur », a déclaré Gérard Leclercq, en charge des ressources humaines depuis le 1er mars, lors d’un point presse. « D’où notre volonté de faire que la vie au travail soit meilleur demain et après-demain« , a-t-il ajouté.

Phrase très touchante, certes, pleine de compréhension , qu’il faut tout de même rapprocher de la législation en vigueur. Alors que « les risques professionnels font peser sur les salariés la menace d’une altération de leur santé qui peut se traduire par une maladie ou un accident », la loi précise en effet qu’’il appartient à l’employeur de supprimer ou de réduire ces risques afin d’assurer la sécurité des salariés et de protéger leur santé physique et mentale ». Pour ce faire, il doit prendre les mesures appropriées et les mettre en uvre conformément aux principes généraux de prévention énumérés par le Code du travail.  Si la démarche est certes louable, Monsieur Leclercq et Renault ne feraient donc qu’appliquer la loi ….

Outre la nomination le 2 avril d’un nouveau directeur d’établissement à Guyancourt, qui sera rattaché au directeur des relations humaines du groupe, le plan prévoit le recrutement de « 110 spécialistes de l’automobile » pour « faire face au pic d’activité de 2007 et 2008 », ainsi que « l’intensification des programmes de formation prioritaires« , dans l’informatique (IAO), la gestion économique et l’anglais, précise la direction. « L’enjeu est de renforcer la qualité de la relation humaine au coeur des équipes d’ingéniéries et du Technocentre », a déclaré le directeur-général adjoint Ingéniéries et Qualité, Jean-Louis Ricaud, devant le personnel.
Le plan vise « à développer le management au sein des équipes de l’ingénierie », précise le communiqué, qui annonce « la tenue de réunions hebdomadaires dans chaque unité de travail » et l’instauration d’une « journée de l’équipe » pour « favoriser les occasions de dialogue et de soutien des collaborateurs par le management ». Ces nouvelles mesures laisseraient donc sous entendre que tout n’était pas parfait jusqu’à présent.
« La charge de travail sera mieux évaluée, planifiée avec soin et répartie de façon plus équilibrée dès la phase amont de la conception », ajoute Renault en annonçant aussi un « renforcement » de la cellule chargée de la planification du travail. Le plan devrait faire l’objet de « bilans réguliers dans les sites concernés et d’un suivi par le comité exécutif de Renault.

Sources : AFP, Reuters, Ministère de l’Emploi

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