Fils d’un constructeur de Midget de Houston, Foyt fut biberonné à l’huile de ricin.
Dés l’adolescence, il roula en midget. En 1957 donc, arrivée en Champ Car. C’est le début d’une moisson: quatre 500 miles d’Indianapolis (1961, 1964, 1967 et 1977), sept championnat USAC -l’ancêtre du Champ Car – (1960, 1961, 1963, 1964, 1967, 1975 et 1979), 67 victoires (de DuQuoin 1960 à Pocono 1981, devenant le premier pilote à s’imposer sur trois décennies.)
Il a également remporté trois Daytona 500 en Nascar et les 24 heures du Mans 1967 avec Dan Gurney et la Ford GT40.
Son chef-mécanicien, Georges Bignotti a déclaré qu’il partirait à la retraite le jour où « il sentira que s’il a perdu la course, ce n’est pas à cause de la voiture, mais à cause de lui. » Aux 500 miles d’Indianapolis 1993, Foyt n’arrive pas à se qualifier. Nous étions ce jour-là et Foyt de raccrocher définitivement son casque, à 57 ans.
Ensuite, il est devenu patron d’écurie, utilisant son gendre, Larry Foyt, comme bras droit. Vu qu’il a toujours considéré qu’une victoire à Indy a plus de valeur qu’un titre en CART et que c’est un proche de Tony George, il fait donc logiquement parti des pionniers de l’IRL, en 1996.
Ses plus beaux résultats comme patron, il les devra à Kenny Brack. Le Suédois, ex-futur pilote Arrows en 1997 (encore un qui peut dire merci à Walkinshaw…), lui offre la couronne 1998.
L’année suivante, il s’impose à Indy. En bon Suédois, ses mots sont alors grosso modo: « L’équipe a fait un bon boulot, merci. » Alors c’est vers A.J., nettement plus démonstratif, que les caméras se tournent.
Brack tentera sa chance en CART l’année suivante et comme d’autres équipes, Foyt souffrira ensuite de l’arrivée de Ganassi, Green, Penske ou Rahal dans une série censée être « low cost ». Etre toujours là en 2007 est déjà un exploit. Obnubilé par Indy, il n’a pas supporté en 2006 que son pilote, Felipe Giaffone, y termine 19e. Giaffone fut donc viré et cette année, Darren Manning (ex-pilote d’essai Bar, viré par Ganassi fin 2005 et qui effectue son retour en monoplace par la même occasion) portera ses couleurs.
Quel regard porte Foyt sur un demi-siècle à Indy? « Avant de prendre ma retraite, j’ai dit à Parnelli Jones (NDLA: vainqueur des 500 miles d’Indianapolis 1963): « Tu n’arriverais pas à croire comment les voitures se conduisent aujourd’hui, par rapport à autrefois. » Si quelqu’un m’avait dit que je roulerai pied au plancher sur un tour complet, sans soulager, je lui aurais dit d’aller venir me chercher ensuite à la morgue. » Et aussi: « Quand je regarde en arrière, je vois le passé et les voitures comme celles de Ray Harroun (NDLA: préparateur des années 50) à ceux qui les pilotaient, puis à leur vitesse. Si Tony George (responsable de l’IRL) me disait de rouler dans l’une d’elles sur une ligne droite d’autoroute, je dirais: « Euh… Euh… » Je [censuré] dans mon froc. Attends, regarde leurs pneus! »
Sacré A.J., il nous change des pilotes actuels.
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