Pékin a déclaré que seuls 4 ou 5 constructeurs nationaux subsiteraient à terme (contre une centaine aujourd’hui), mais que ce serait des constructeurs d’envergure internationale. Conséquence logique: chacun veut être dans le « 4 ou 5 ». Il faut donc à la fois mettre les bouchées doubles et multiplier les effets d’annonce pour se donner de l’importance.
Présent au salon de Genève, Zhonghua Brilliance a affiché ses ambitions.
Côté gamme, Brilliance a débarqué à Genève avec sa BC3 (appellée parfois M3.) Déjà vu à Pékin, ce coupé plutôt maladroit à été dessiné par Pininfarina (en petite forme ce jour-là.) Muni d’un 4 cylindres 1,8l turbo de 170ch, il se rapproche de la taille d’un coupé Série 3. Avec 9,6 secondes pour atteindre les 100km/h, ce n’est pas un foudre de guerre.
La BC3 devrait décrocher son homologuation et être commercialisée en Europe d’ici 2010. Le but étant de former une vraie gamme avec les berlines BS4 et BS6, ainsi qu’un SUV.
Après la France, HSO vient de passer des accords avec le Benelux et la Suisse. L’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Scandinavie devraient bientôt suivre. Objectif: décrocher un maximum de partenariat afin que chacun homologue les Brilliance dans son pays. Une fois les 27 sésames obtenus, elle pourra être commercialisée. HSO espère ainsi vendre la Zhonghua dés cet été en Allemagne et à l’automne dans le reste de l’Europe. Les prévisions sont de 150 véhicules en 2007, 15 000 en 2008, 25 000 en 2009 et 75 000 en 2010!
Qi Yummin, PDG de Brilliance, lorgne déjà vers d’autres marchés. Il serait proche d’un accord avec un distributeur américain.
Les analystes restent prudents. Débarquer sur un marché et y vendre des voitures sont deux choses différentes. Qui plus est, Zhonghua compte se positionner comme une marque « premium » et s’attaquer à BMW ou Mercedes. Asie Auto, le distributeur français, évoque des prix inférieurs de 20 à 25% au marché, mais qui oserait acheter une grande berline chinoise, même à prix cassé? Le client d’une « premium » ne veut pas que 4 roues et un volant, il souhaite un look, une bonne image de marque, une faible décote, un côté frime, etc.
A qualité de fabrication égale, Lexus et Infinity se sont imposés aux USA en moins d’une décennie, mais il a fallu 20 ans d’efforts à Audi pour convaincre l’ancien monde. Quant à la « grosse berline populaire », c’est un mythe sur lesquels tous les généralistes européens se sont cassés les dents…
De toute façon, Brilliance n’a rien à perdre et tout à gagner. Ce sont ses importateurs qui prennent les risques et nul doute que le simple fait d’être présent en Europe ou aux Etats-Unis boosterait les ventes en Chine. Les Chinois étant friands des dernières modes occidentales (ou supposées comme telles.)
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