Toyota avait convié hier à Tokyo la presse (et ce blogueur) pour la présentation de son programme sportif pour l’année 2007. Le président Watanabe himself s’était déplacé pour l’occasion, avec son état-major et en particulier le directeur de Toyota F1 Tsutomu Tomita. Ralf Schumacher et Jarno Trulli, prévus, étaient excusés. Après une évocation embarrassée de résultats 2006 très moyens, le président a fait comprendre que cette saison 2007 doit impérativement être meilleure, même si chacun des pontes présents s’est bien gardé de triomphalisme. Cette année marque le 50ème anniversaire du premier engagement d’une Toyota en compétition, et le retour du Grand Prix du Japon à Fuji, désormais propriété du constructeur. Une nouvelle saison anonyme serait donc très mal reçue. La patience du conseil d’administration a des limites, et on s’en rapproche.
Outre la F1, qui constitua l’essentiel de cette conférence de presse, les deux autres importants programmes du constructeur pour 2007 sont la Nascar, avec des Camry engagées en Nextel Cup et en Busch Series, en plus des Tundra en Craftsman Truck Series, et le SuperGT où six Lexus SC430 tenteront de conserver le titre acquis en 2006.
Après une demi-heure de déclarations pontifiantes, d’usage dans ce type de présentation, tout le monde pouvait passer au salon, où se trouvaient une TF107 F1 de millésime indéterminé, une Camry de Nascar et une Lexus de SuperGT. Quel contraste saisissant entre les deux dernières citées, la F1 étant hors comparaison. Je n’avais jamais réalisé à quel point les autos de Nascar pouvaient être primitives, surtout en regard de la GT ultra sophistiquée brute de carbone à quelques mètres, à la carrosserie sculptée par les heures de soufflerie et au poste de pilotage couvert de boutons, alors que l’américaine se contente d’un volant qui semble tiré d’un bus et de quelques cadrans et basculeurs. Les « feux » autocollants apposés à la va-vite sur la coque en fibre de verre et les énormes boudins Goodyear paraissent également d’un autre âge, ou plus exactement d’une conception très différente de l’automobile et de la compétition, fort décalée dans ce prestigieux hôtel de Tokyo. Mais la grosse auto rouge possède un certain charme analogique, face à la froide et ultra-efficace technologie déployée dans les deux autres bolides. Une juxtaposition étonnante dont voici quelques images.