Il faut d’urgence réagir, car le « phénomène » devient on ne peut plus symptomatique du malaise des entreprises françaises et de leurs salariés.
Alors qu’un cinquième suicide vient d’endeuiller le Centre technique Renault de Guyancourt, le groupe PSA et ses ressources humaines sont confrontés aux mêmes sinistres difficultés.
Un salarié de Peugeot Citroën vient en effet de se suicider en invoquant ses conditions de travail. Et un de ses collègues, sur le site de Charleville-Mézières, se trouve à l’heure actuelle dans un état critique après une tentative de suicide. On comprend pourquoi dans son discours concernant Airbus, le président Jacques Chirac lui-même a du spécifier qu’il s’agissait bien d’hommes, de femmes et d’enfants, parlant des salariés et de leur famille, dont 10.000 d’entre eux seraient sur la sellette….
Un salarié de l’usine PSA Peugeot-Citroën de Charleville-Mézières s’est suicidé le 3 février dernier. Dans une lettre d’adieu, il invoque ses conditions de travail, ont précisé jeudi la CGT et son avocat. Une enquête de gendarmerie a été ouverte. Les gendarmes ont saisi son courrier, selon l’avocat de la famille Me Xavier Medeau, selon lequel son geste est lié à « la pression morale qu’il subissait ».
Contrairement à la décision du parquet de Versailles après le 5ème suicide en 18 mois d’un salarié du Technocentre de Renault à Guyancourt, il ne s’agit pas d’une enquête pénale sur les conditions de travail.
L’employé de maintenance, âgé de 31 ans et père de deux enfants, travaillait à la fonderie PSA de Charleville, qui fabrique des pièces pour la Peugeot 407. Le constructeur est le premier employeur des Ardennes avec 2.500 salariés. Mais c’est toute la région qui est sinistrée compte tenu des importants problème économiques et sociaux touchant les équipementiers automobiles.
Au parquet de Charleville, « on attend d’avoir quelques éléments qui pourraient nous permettre de soupçonner » que les conditions de travail sont en cause, à propos de cette affaire révélée par le quotidien L’Union.
Le suicide « n’est pas dû à des problèmes personnels mais à des problèmes collectifs, entre autres à l’organisation de travail », a estimé pour sa part la CGT dans une déclaration au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, le 14 février.
« Rien ne démontre qu’il y ait eu une quelconque pression ou harcèlement », a en revanche affirmé Alain Beaujot, responsable de communication du site PSA. L’enquête a permis, selon lui, d’entendre « des collègues de travail et la hiérarchie » que le défunt citait dans sa lettre posthume.
Un autre salarié se trouve quant à lui dans un état grave après une tentative de suicide intervenue quelques jours plus tard, selon la CGT, qui avance dans ce cas-là « des problèmes personnels ».
« Quand on parle de réformes, on parle en réalité du sort d’hommes, de femmes et d’enfants. (…) Cela touche en réalité la vie-même de familles et cela doit être infiniment respecté« , a précisé vendredi dernier Jacques Chirac, lors de son entrevue avec Angela Merkel concernant notamment d’éventuelles suppressions d’emploi chez Airbus.
Sources : L’Expansion, France 3, AFP
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