Lille : lautopartage fait son chemin avec la SNCF

La ville de Lille, en association avec le groupe Kéolis, filiale de la SNCF, a lancé mercredi un service d' »autopartage » qui permet à des personnes abonnées de louer à prix réduit une voiture pour de courtes durées. Si le concept est peu répandu à l’heure actuelle en France ou l’instinct de propriété ne s’applique pas que sur les biens immobiliers … l’idée a fait son chemin en Suisse et en Allemagne. Souhaitons lui bonne route !

I – Service autopartage à Lille

Sur simple réservation par téléphone ou internet, les clients disposent d’une voiture pour 1 heure, 2 heures ou plus. Seize véhicules –Twingo, Kangoo et Clio – sont disponibles en libre service sept jours sur sept, dans neuf stations réparties dans plusieurs quartiers de la ville, à proximité des transports en commun.

« Le principal objectif de ce système est de réduire les encombrements et les engorgements, pour faire une ville plus durable, plus vivable« , a expliqué Marc Santré, adjoint Verts chargé des déplacements et des transports. Les utilisateurs visés sont les étudiants, les artisans, les entreprises, les associations ou encore les collectivités locales.

Après versement d’une caution de 350 euros, l’adhésion au service coûte 15 euros et l’abonnement mensuel 5 euros pour les particuliers, 30 euros et 10 euros pour les entreprises. La prise en charge du véhicule est de 3,50 euros, l’heure d’utilisation est facturée 3,50 euros (1,50 euro la nuit), et le kilomètre 0,33 euros, avec des tarifs dégressifs.

Pour mettre en place ce système baptisé « Lilas« , une Société coopérative d’intérêts collectif (SCIC, au capital de 90.000 euros) a été créée, pilotée par Kéolis en partenariat avec le ville de Lille et des acteurs de l’économie solidaire. L’Ademe et le conseil régional ont également versé une subvention de 90.000 euros sur 3 ans.

II – Les grands principes de l’autoportage

L’autopartage – en anglais « car-sharing » – est un concept basé sur l’usage de véhicules en multipropriété, c’est-à-dire utilisées successivement par plusieurs personnes. Il veut offrir ainsi un service de proximité, grâce à un réseau de stations au cur des quartiers d’habitation ou d’activité. La clientèle dispose d’un accès en libre-service avec une carte d’abonnement. Les locations sont de courte durée, 1h ou plus, facturées à l’heure et au kilomètre.

L’autopartage est un service simple, pratique et économique qui complète les modes alternatifs à la voiture individuelle : marche à pied, vélo, transports collectifs, taxi, location classique, etc.

Il y a près de 250 000 utilisateurs de l’autopartage en Europe, dont 70 000 en Suisse et 80 000 en Allemagne. En France, il n’y a que 3000 « autopartageurs ». Pour promouvoir ce service et en assurer le développement, le réseau France-Autopartage regroupe plusieurs structures locales d’autopartage.

III – Les avantages de la solution

La souplesse d’utilisation des voitures partagées est très proche de celle d’une voiture particulière. Par Internet ou par téléphone, 24h/24 et 7j/7, la réservation d’un véhicule est à effet immédiat, pour la durée souhaitée (1 heure ou plus). Les voitures partagées se trouvent dans des stations à proximité du domicile ou du travail de l’adhérent, dans les quartiers et les villes où il y a une demande.

Le choix entre différents véhicules permet d’utiliser la voiture adaptée à chaque déplacement (citadine, familiale, ou avec de plus grandes capacités de chargement).

Dans un système d’auto-partage, on ne paye que ce qu’on utilise. Pour les utilisateurs de l’autopartage, le coût fixe est peu important et se résume à l’adhésion et l’abonnement mensuel. L’adhérent règle ses utilisations « au juste prix » en fonction de nombre d’heures et de kilomètres parcourus. A l’inverse, le propriétaire d’une voiture individuelle supporte une part de coûts fixes (prêt, perte de valeur, assurance, stationnement…) bien plus importante que les coûts variables (carburant, péages…). Selon l’Automobile Club, le coût annuel moyen d’un véhicule personnel s’élève à 5800.

L’autopartage permet de réduire le nombre de voitures et d’optimiser leur utilisation. Alors qu’une voiture particulière ne roule en moyenne que 1 heure par jour, elle entraîne de nombreux coûts pour la collectivité, tant en terme de consommation d’espace, de pollution, que d’investissement.

Les études menées sur les usages de l’autopartage en Allemagne et en Suisse se vérifient dans les structures françaises : les utilisateurs de l’autopartage réduisent leur usage de la voiture au profit de modes moins polluants.

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