Brève rencontre:Pontiac Fiero

Qui de mieux que Pontiac, l’un des spécialistes US des « berlines de caractère », pouvait lancer la première sportive américaine à moteur central? Hélas, la résultat fut pitoyable. A croire que les responsables de GM voulaient à tout prix qu’elle ne marche pas. Ainsi, ils auraient un prétexte pour se persuader que le public Américain ne veut pas de véhicules ayant le moteur dans le coffre.

Après la nouvelle Firebird, en 1981, Pontiac veut poursuivre sur sa lancée de modèles « sportifs ». Il est également vrai que les constructeurs japonais ont ringardisées les berlines yankees et qu’il faut des armes sérieuses pour rajeunir la clientèle.

C’est John Z. DeLorean (designer GM à la fin des années 70) qui aurait eu l’idée de la Fiero. Le prototype Banshee (en gris) est présenté et les designers s’en inspireront pour la Fiero de série, qui sort en 1984.

Pourquoi passer au moteur central? Car cela permet une meilleure répartition des masses. Pour le design, il devient possible de créer un capot plus plongeant et une silhouette plus ramassée. Dernier argument: depuis la Miura, il est évident que toute sportive digne de ce nom possède un moteur derrière les passagers.

Hélas, en lieu et place d’un V8 Big Block, on a le droit à un 4 cylindres 2,5l de 93ch (bonjour le rendements, certains diesel atmo font mieux!) A noter que la voiture est disponible en version « T-top ».

Les défauts de la Fiero? Une finition légère (un classique des américaines), un intérieur quelconque et une suspension en provenance de la Chevrolet Chevelle/Pontiac 6000 (c’est à dire une vieille Kadett.)

Plus préoccupant, les carters d’huile des premières Fiero fuient. Or, le pot d’échappement se trouve juste en dessous. D’où des cas de moteur qui prennent feu!

En 1984, la Fiero sert de pace-car à Indianapolis (obligatoire pour crédibiliser une sportive américaine.) Mais ne vous inquiétez pas pour John Callies (le pilote du pace car) et les 33 furieux derrière lui. Car dans son dos, il avait un 2,7l de 232ch (toujours en atmo?), de quoi atteindre 200km/h!

Une série de répliques furent vendues, mais munies du moteur de 93ch.

Quel image doit avoir la Fiero? Celle d’un coupé de poche? Son habitacle étriqué et son coffre ridicule (il y en a un deuxième à l’arrière, « chauffé » par le moteur) la disqualifient face à la concurrence. Celle d’un sportive? Là, c’est son moteur asthmatique et ses freins sous-dimensionnés qui la disqualifient.

Et suivant une règle du marketing, lorsqu’un produit ne sait pas qui il est et ce qu’il veut, c’est rarement le public qui va l’aider à chercher. Pontiac tenta alors de lancer une version munie d’un V6 2,8l de 140ch, sans que les ventes remontent.

Puis, en 1987, il y eu la Fiero II (légèrement reliftée), puis la Fiero GT (nouvel arrière et surtout de vraies suspensions, ainsi que quatre disques), l’année suivante. Tout cela trahit l’improvisation.

Mais en 1989, Pontiac décide qu’elle s’est fait assez de mal et en arrête la fabrication. De 136 000 unités vendues en 1984, le chiffre de ventes tombe à 25 000 en 1988.

Une Fiero totalement inédite était prévue pour 1990 et elle restera un prototype unique.

Ironie de l’histoire, la Fiero est désormais très recherchée des… Fabricants de kits. Car c’est une base pas chère pour une fausse Ferrari ou une fausse Lamborghini.

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