Brève rencontre: Talbot Samba

En comptant large, l’aventure Talbot aura duré 8 ans. Toutes les Talbot sont donc des « brèves rencontres » en puissance. Alors, laquelle choisir?

S’il est un modèle qui m’est hautement sympathique, c’est la Talbot Samba. C’était la dernière tentative de sauver la marque. De plus, je me rapelle encore le jour où mon père avait loué une Samba cabriolet noir… (Soupir)

Lorsque Peugeot rachète Simca, pour en faire Talbot, la marque de Poissy n’est plus que l’ombre d’elle-même. Dire en 1960, Simca était le deuxième constructeur français, juste derrière Renault!L’un des problèmes de Simca/Talbot, c’est l’absence de citadine. Au bas de la gamme, il y a la vieillissante Simca 1000. Certes, en version Rallye 3, elle fait le bonheur (euphémisme) des sportifs, mais en 1979, le tout-à-l’arrière est has been pour les petites voitures. L’inoxydable Cox n’est plus produite et il ne reste plus que la Fiat 126 et quelques anachronismes de l’est (Skoda, Trabant, Wartburg, Yugo 750…) Pas vraiment le genre de club que l’on veut rejoindre.

Pour créer sa citadine, Peugeot va se contenter d’un version « LWB » de la Peugeot 104 (née en 1972) avec un empattement plus long de 11cm et 4cm de plus à l’avant. Elle est présentée en octobre 1982. La partie avant est inédite et seul l’arrière trahit la filiation avec la sochalienne.

Dans une curieuse distribution de rôles, la 104 sera disponible en 3 et 5 portes. La LNA et la Samba uniquement en 3 portes, la Visa en 5 portes, alors que seule la Samba aura droit au cabriolet 3 portes, en mai 1982. Signé Pininfarina, c’est un « panier de pique-nique » avec le gros arceau de sécurité en plastique noir.

Evidemment, en bonnes filles de PSA, la Samba est sous-équipée et même le 2e retroviseur ou l’essuie-glace arrière sont en option! Sous le capot, on trouve le 954cm3 de 45ch bien connu des propriétaires de 205, auquel s’ajoute le 1360cm3 de 72ch (80ch avec un double-corps.) Au sommet, il y a la Samba Rallye, digne héritière de la Rallye 3, avec son 1219cm3 issu de la Visa Super X, auquel on a greffé une culasse de 104 ZS2, de quoi obtenir 90ch et 172km/h pour un prix canon de 45 900 frs (une « brique » de moins qu’une R5 Alpine!), soit 10 000 actuels (avec une inflation généreuse.) Par rapport à ses cousines, la Samba offre une ligne plus moderne. C’est insuffisant pour titiller la reine R5, mais cela donne un peu d’air à Talbot.

Hélas, une seconde grande grève à Poissy en 1984 (la première eu lieu en 1982) décourage les acheteurs potentiels. D’autants plus que les grévistes se plaignent (entre autre) d’un outillage obsolète, ce qui ne fait pas vraiment une bonne publicité…

La Samba eu une fin de carrière douloureuse: la 205 la ringardise. Il se vend alors une Talbot pour sept Peugeot et la Sochalienne squate l’usine de Poissy. La Samba survit avec les séries limitées « Bahia » et « Sympa ». Puis sa gamme se réduit à peau de chagrin dés 1984 et elle finit pour tirer sa révérence en 1986. A la même époque, ma mère voulait acheter une nouvelle voiture (finallement, elle obtera pour une Polo Oxford) et je me rappelle du concessionnaire Peugeot-Talbot de Fontenay sous Bois (94) tentant à tout prix de lui recaser une Samba marron…

Enfin, sachez que la Samba a brillé en rallye. On voit ici Philippe Mougeot à l’attaque dans le rallye Binchi 1984 (comptant pour le championnat d’Europe.) L’équipage n’y sera guère chanceux: une crevaison leur fait perdre un précieux temps et à la réception d’une bosse, une fixation de l’arceau se brise; donc abandon. (Merci à P. Mougeot pour l’anecdote.)

Mise à jour:

Daniel Carret, après avoir lu l’article, m’a envoyé une photo de lui en action.

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