Buick Y-Job : le premier concept-car

Créée en 1938, la Buick Y-Job est bien souvent considérée comme le premier concept-car de l’histoire de l’automobile. Au delà de l’image moderne d’un simple concept-car, il s’agit en fait d’un véritable véhicule expérimental, dont la plupart des éléments se sont retrouvés dans les modèles de série du groupe quelques années plus tard.

En 1927, Halery J. Earl rejoint General Motors où il prend la tête de la « Art and Colour Section », qui deviendra « Styling » en 1938, lors de la préparation de la Y-Job. La présentation de cette dernière a été décidée pour annoncer le style novateur des nouveaux modèles du groupe. La Y-Job est ainsi le fondement du style GM des années 40, et en particulier les Buick et Cadillac du millésime 1942. Son nom a été choisi par Harley Earl, souhaitant évoquer les avions expérimentaux qui utilisaient alors cette lettre, en particulier le fameux YP40.

De nombreux traits particuliers créés par George Snyder sous la direction de Harley Earl se retrouveront par la suite. Ainsi le prolongement des ailes avant sur les portes, les ailes enveloppantes ou encore les baguettes chromées sur les flancs seront des traits communs avec les modèles de série suivants et illustrent que ce nouveau style est désormais « horizontal ».

Inspirée par la Cord 810, la Y-Job en reprend par exemple un arrière type « boat-tail », les phares escamotables, les poignées de portes encastrées. La Y-Job est également la première voiture à recevoir des vitres, mais aussi une capote électrique, ainsi qu’une direction assistée.

Souhaitant faire une référence encore plus explicite au domaine de l’aviation, Harley Earl a choisi de doter ce dream-car de roues de 13″ en lieu et place des 16″ montées à l’époque par GM sur ses véhicules. Ce choix lui confère une allure très particulière. Pour compenser la taille réduite des tambours de freins, le système de freinage est lui aussi issu de l’aviation. Il faut bien cela, puisque la Y-Job reçoit un moteur 8 cylindres en ligne développant 141 ch. Le châssis est pour sa part établi sur la base d’une Buick de l’époque, modifiée par Charles Chayne.

Présentée en divers endroits des Etats-Unis, elle sera également utilisée par Harley Earl pour son usage personnel. Avant d’être remisée dans un hangar, elle recevra la planche de bord des Buick 1949, ainsi que des phares classiques et non plus escamotables, qu’elle retrouvera au début des années 70. Oubliée et remisée dans un coin du musée Alfred P. Sloan à Flint (Michigan), la Buick Y-Job participera à une rétrospective au musée Henry Ford à Dearborn (Michigan) en 1993. Aujourd’hui restaurée en respectant son histoire, la Buick Y-Job fait partie de la collection du centre de design de GM à Warren (Michigan).

Premier concept-car de l’histoire de l’automobile, la Y-Job a inspiré GM durant de longues années. Il faudra par exemple attendre treize ans avant que GM ne présente un nouveau dream-car. Il s’agira de la Buick LeSabre en 1951. Injustement oubliée par GM, la Y-Job a aujourd’hui retrouvé son lustre d’antan et fait à nouveau la fierté du groupe Américain.

La Y-Job avec son créateur, Harley Earl.

Une restauration qui reste respectueuse de l’histoire et qui ne cherche pas à faire une voiture neuve…

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