Une Maserati 3500 GT ? Une Triumph TR4 ? Construite par Vignale sur un châssis de TR3 et daprès un dessin de Michelotti, lItalia 2000 promet, façon Aston Martin, séduction à lItalienne et brutalité cossue à lAnglaise.
Importateur Triumph pour la péninsule, Salvatore Ruffino se verrait bien constructeur. Le prototype en aluminium quil a commandé à Michelotti, exposé au salon de Turin 1958, séduit la perfide Albion et les distributeurs américains. Avec un engagement verbal qui porte sur plus de 700 exemplaires, Salvatore Ruffino peut envisager la production dun millier de coupé par Vignale, sur des châssis de TR3 à peine modifiés.
Les premières Italia sortent de lofficine du carrossier turinois en juillet 1959, avec une face avant redessinée. La carrosserie devenue métallique, le poids de lensemble atteint 1130kg, ce qui nempêche pas le 2 litres de 90cv de donner des performances sportives à une belle Italo-britannique capable de 180km/h. Mariage de Smith avec Carello ou de Nardi avec Laycock de Normanville, lItalia promet le meilleur des deux « mondes ».
En réalité, les préoccupations à Coventry sont loin de la Dolce Vitales comptes sont dans le rouge, les châssis ne sont livrés quau compte gouttes chez Vignale. Standard Triumph est exsangue, et le fabricant de poids lourds Leyland prend une participation dans lentreprise en décembre 1960 avant son rachat pur et simple quelques mois plus tard. Limportateur va devoir se débrouiller seul et ne peut plus utiliser le nom de Triumph pour sa voiture. Les quelques Italia vendues dans lhexagone portent la marque Ruffino sur leurs cartes grises… Larrivée de la TR4, elle aussi dessinée par Michelotti narrange rien à laffaire, tout comme le prix supérieur de 50% à la TR3. Les dés sont jetés
Salvatore Ruffino échappe de justesse à la faillite en 1962 après la production d’environ 300 exemplaires du joli coupé. Si on estime à 80 les survivantes, on compte sur les doigts dune main les Italia françaises.
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