Brève rencontre: Dodge Charger

Lorsque l’on pense à une Dodge Charger. On pense à un énorme muscle car des années 60-70 munies de gros V8 et capables d’accélération de dragster (comme celles de Bullitt ou de Sheriff fais moi peur

Hélas, peu après la fin des muscle cars, Chrysler traversa une mauvaise passe. Pour se donner un peu de prestige, la marque ressortit les blasons prestigieux et les colla un peu n’importe où. D’où le nom de baptême de cette « personal car ».

L’Horizon eut une drôle histoire. Etudiée par Simca, elle ne sort qu’en 1979. Aux Etats-Unis, Chrysler, propriétaire de Simca, s’était montré interessé par la voiture, qui lui aurait permis d’avoir une « compact » au catalogue. En 1978, Peugeot rachète Simca et la rebaptise Talbot. Mais Chrysler n’abandonna pas « son » Horizon et en 1979, sortent simultanément la Talbot Horizon, la Dodge Omini/Plymouth Horizon. Pour compliquer le tout, l’Horizon US débuta avec un 1,7l 70ch, qui n’est autre que le 1600 de la Golf réalésé. Et VW d’importer l’Horizon US au Brésil sous son badge!

Dés 1979, l’Omni/Horizon eut son dérivé coupé. Il s’agit de l’Omni 024/Horizon TC3 (Touring Coupé 3 portes.)

L’Omni 024 bénéficia d’une évolution « De Tomaso » (compte tenu des liens avec Chrysler), en 1980. Le 1,7l n’évolue pas, mais elle reçoit des autocollants De Tomaso, de plus gros pneus et une instrumentation « rallye ». En 1981, toutes les Omni reçoivent le 2,2l Talbot et la De Tomaso ne fait pas exception. La 2,2 porte alors le nom de « Charger« . Avec 84ch, qui plus est en traction, c’est un sacrilège pour les puristes. D’autant qu’en plus d’une ligne banale, très carée, la Charger (comme toutes les voitures de Chrysler à l’époque) est d’une finition particulièrement médiocre. Même les Americains sont en sont choqués. C’est dire.

En 1983, le nom de « Charger » remplace celui d’Omni 012, tandis que sa cousine Plymouth devient « Turismo ». Le 1,7l VW laisse place à un 1,6l Peugeot-Talbot de 65ch. La De Tomaso disparait.

C’est à ce moment-là que Caroll Shelby, sans doute en panne de liquidité, décide de s’occuper de la Charger. Il est vrai que le PDG de Chrysler, Lee Iacocca, était PDG de Ford, à l’époque où Shelby préparait des Mustang et des Cobra. En 1984, Shelby décide de pousser le 2,2l à 112ch. Sa cousine Plymouth s’appelle « Duster » (un autre nom de muscle car.) En 1985, Shelby installe le 2,2 Turbo de la Daytona, qui offre 148ch et 190km/h en pointe! Chrysler comptait baptiser la version Plymouth « Cuda », mais Shelby s’y opposa (arguant sans doute qu’on avait déjà fait assez de mal.) En 1986, il y eut une Charger « Turbo II », offrant 174ch, mais curieusement non disponible en version Shelby. En 1989, l’Omni laisse place à la Dodge Shadow (brièvement vendue en France par Chrysler sous les noms de « Saratoga » en berline et de « ES » en coupé.) La Charger a disparu 2 ans plus tôt. Shelby rachète les 1000 dernières Daytona Turbo II pour les baptiser « Shelby GLHS ».

Voiture témoin des errements de la production US, la Charger s’est bien vendue. Mais désormais, plus personne ne veut en parler, à commencer par Ol’ Shel’ qui l’a rayée de son CV.

A noter qu’afin de massacrer un peu plus le mythe, la Charger fut disponible en version pick-up (les mini-trucks étant très populaires à l’époque.)

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