Cette partie du stage est ce que l’on appelle une école de conduite. Ecole de conduite car il s’agit bien évidemment de véhicules de série n’ayant pas pour vocation de tourner sur piste. Les châssis ne sont pas préparés pour, pas plus que les freins même si dans ce cas particulier nous avons à faire à des véhicules ultra sportifs. Il faudra arriver finalement à la Porsche Carrera Cup pour vraiment sentir la différence avec une voiture de course chaussée en slicks, suspendue comme un karting et allégée à l’extrême pour optimiser la performance.
Mon mercenaire de professeur m’emboite le pas, pas le temps de discuter, les sièges baquets de la Gallardo s’impatientent. Notre caméraman Patrice respire, pas l’ombre d’une place arrière pour martyriser ce qui lui reste de jambes, les prises de vues se feront de l’extérieur. Les premières impressions sont toujours génératrices de méfiance face à cet exocet aussi large que bas et aux allures de machine de guerre. Une fois installé et sans vouloir minimiser l’engin, la vue d’un volant sport, d’un pédalier tout ce qu’il y a de plus conforme et de palettes style F1 rassure au point de faire basculer le bon sens en mode ‘off’ et l’excitation commence à prendre le pas sur la raison. Bruno veille au grain et repasse en revue les principes de base… Pas de problème, le V10 de 520cv se met à ronronner et c’est parti pour une série de tours plus soutenus qu’à bord de la 997S.
Au premier abord la Gallardo apparait plus lourde et moins agile que la 997S. Les palettes fixes sur le volant ne posent pas de problème particulier si ce n’est qu’elles sont positionnées assez haut sur le volant et que ma position 9h15 me fait hésiter à plusieurs reprises sur le premier tour. Tout cela est très vite oublié et la Gallardo commence à enchainer les tours à un rythme endiablé avec une tenue de route remarquable qui laisse présager d’une marge de manuvre assez importante. La Lamborghini est vraiment le type de véhicule qui demande du temps pour en tirer la quintessence (comme l’atteste cette vidéo) mais la progression est rapide et la journée beaucoup trop courte… Ouf déjà fini, il est difficile de sortir d’un tel véhicule d’autant plus que mon instructeur a l’air de s’amuser autant que moi et que le discours est devenu beaucoup plus axé sur la performance et les freinages à la limite que sur les trajectoires dont le problème semble désormais résolu.
Une Pause de 5mn s’impose, le temps d’admirer une Ferrari F430 F1 qui semble me tendre les poignées de porte. Nous passons d’un univers sobre et Germanique à un intérieur plus coloré et plus… italien. Le simple logo Ferrari au milieu du volant a de quoi dilater mes pupilles, autant que le compte tour placé au milieu du tableau de bord annonçant les 8500t/mn avant la zone rouge. Trêve de paroles, nous enchainons… Le V8 4,3 développe ainsi 490 ch à 8500 tr/mn et se fait entendre dès la pression du bouton start. L’électronique est en position route mais peut facilement passer en sport ou en race d’un simple mouvement de molette.
Le bruit a toujours été pour moi un élément important… Chez Ferrari il serait plus juste de parler de mélodie, voire même de symphonie tellement la sonorité métallique est enivrante dans les tours. La F430 F1 malgré son look impressionnant se montre extrêmement agile et rassurante. Je tiens à m’excuser pour l’emploi récurrent de superlatifs mais d’entrée de jeu, cette voiture se dévoile comme le plus gros anti-dépresseur non remboursé par la sécu. La boite est un régal en montée de rapports et beaucoup plus que cela à chaque rétrogradage ou un bruit rauque de talon pointe valorise vos capacités aux yeux des spectateurs de bord de piste. Le moteur n’en finit jamais de pousser et il n’est pas question ici de passer le rapport suivant avant la zone rouge. Le châssis donne l’impression d’être au volant d’une Lotus Elise… En clair cette voiture ne semble avoir aucun défaut si ce n’est que celui de l’entretien et du prix d’achat peut être.
Il suffit de regarder les vidéos ci-dessus pour se rendre compte de l’effet que ce genre de véhicules peut avoir sur un pauvre mortel… La Carrera Cup pourra-t-elle susciter autant d’enthousiasme?
Suite au prochain épisode… stage de pilotage Carrera Cup
Lire également la première partie du reportage:
Ecole de conduite/stage de pilotage: le blog auto enquête chez ProPulsion