Que retiendra l’Histoire de cette saison 2006 de Formule 1? Le second sacre d’Alonso et de Renault ? La retraite de Schumacher ? La très belle saison de Felipe Massa ? La première victoire de Jenson Button ? Je vous propose de faire un petit retour en arrière sur une année particulièrement riche en suspens et en émotions, en commençant par ceux qui ont réussi en 2006.
Michael Schumacher: Au soir du Grand Prix du Brésil beaucoup se demandaient si Michael Schumacher avait réellement envie de prendre sa retraite sportive. Après des qualifications ratées et une crevaison qui l’a relégué en queue de peloton, les chances pour lui de remporter cet ultime course étaient quasi-inexistantes. Pourtant, fidèle à son caractère de compétiteur, l’Allemand n’a rien laché et est remonté jusqu’en quatrième position en signant au passage des chronos exceptionnels. Cette course est à l’image de la saison et de la carrière du septuple champion du monde: Il ne s’avoue jamais vaincu. Certes il n’aura pas pu accrocher un huitième titre à son glorieux palmarès, mais il gardera la satisfaction d’être parti au sommet de son art.
Fernando Alonso et Renault: Sans remettre en cause le talent du champion du monde en titre, nous étions nombreux à penser que la saison 2006 serait difficile pour Alonso et Renault. L’ambiance serait-elle la même après que l’Espagnol eut annoncé avec un an d’avance son départ chez McLaren ? Et conserver un titre n’est-il pas plus difficile que de le conquérir ? En quelques semaines nous avions la réponse. Le couple franco-espagnol était encore plus fort qu’en 2005. Après le Grand Prix du Canada, Alonso avait marqué 84 points sur 90 possible et caracolait en tête du classement général. L’interdiction du mass-damper suivie du retour en forme de la Scuderia ont un temps causés des soucis à l’écurie française mais au final ce sont les hommes en rouge qui ont « craqué ».
Felipe Massa: Le Pauliste n’était certes pas un débutant mais allait-il confirmer tout le bien que l’on pensait de lui au volant d’une Ferrari. Par le passé, beaucoup se sont brûlés les ailes en cotoyant Schumacher (Verstappen, Irvine, …) et à 25 ans Massa jouait gros en intégrant les rouges. Après 18 courses dont deux victoires et une troisième place finale au classement général, Felipe a réussi haut la main son examen d’entrée et peut légitimement exiger d’être traité sur un pied d’égalité avec Raïkkonen l’an prochain.
Jenson Button: Le jeune anglais a disputé une saison 2006 pour le moins étrange. Si l’on excepte un ou deux coups d’éclat en début d’année, ses 11 premières courses ont été particulièrement laborieuses. En revanche, si l’on regarde de plus près ses résultats à partir du Grand Prix de Hongrie où il a accroché sa première victoire, on s’aperçoit qu’il a tout simplement été le meilleur sur les six dernières courses en marquant 35 points. Button n’est peut-être pas un Alonso ou un Raïkkonen mais cette année il a atomisé Rubens Barrichello et s’est montré à la fois fiable et rapide. Sa troisième place obtenue lors du dernier Grand Prix de la saison après un départ depuis la seconde moitié de la grille est l’illustration parfaite de la montée en puissance du pilote Honda. S’il réussit un début de saison 2007 aussi convaincant il sera un sérieux candidat à la victoire.
Robert Kubica: Terminer son troisième Grand Prix sur le podium, à fortiori lorsqu’on pilote pour une équipe, certes solide, mais pas encore au niveau des meilleures, ce n’est pas si courant. A seulement 21 ans, Robert Kubica n’a pas raté son entrée dans la catégorie reine et a très vite fait oublier son illustre prédécesseur au sein du team Bavarois. Avec un peu plus d’expérience et en apprenant à canaliser sa fougue qui lui a quelquefois joué des tours cette année, le Polonais est prédestiné à un grand avenir en F1.
Super Aguri: Comme c’était prévisible avec un chassis vieux de 4 ans et un personnel inexpérimenté, les débuts de l’équipe B Honda ont été particulièrement laborieux. Mais au terme de cette saison l’équipe japonaise est sans doute celle qui a le plus progressé dans la hiérarchie. Pour preuve, lors des derniers Grands Prix ses deux pilotes ont réalisé des performances plus qu’honorables et se sont même permis de devancer en course les Spykers et les Toro Rosso. Je ne dirai pas, comme sur TF1, que Franck Montagny est responsable à lui tout seul de cette progression, mais soyons sûr qu’il y a, comme beaucoup d’autres, contribué.