Brève rencontre: Renault 14

C’est sans conteste la voiture française la plus posh. Impossible d’évoquer les voitures plus ou moins oubliées sans parler d’elle. On dit parfois qu’avec un modèle, le constructeur s’est tiré une balle dans le pied. Mais là, c’était carrément une rafale dans le pied! 23 ans après que la dernière R14 soit sortie d’usine, tous les créatifs d’agence de publicité et tout le personnel de Renault a régulièrement des cauchemards à l’idée de faire une « nouvelle R14″…

La première erreur, fut un développement que s’éternisa. Si la Renault 5 (sortie en 1972) était le « projet 122 », la 14 était le projet « 120 », destiné à remplacer la 6. Elle devait recevoir une mécanique Peugeot et l’accord avec Sochaux tarda à être signé. Elle sortie finalement en 1976 et sa carrosserie toute en rondeur était dans l’air du temps. Ca aurait pu être pire si l’on regarde cette étude Renault de « véhicule basic », datée de 1974.

Elle est présentée en janvier 1976 et sort en mai. Les puristes lui reprochent évidement son 1,3l Peugeot, d’autant qu’avec 57 chevaux, ce n’est pas un foudre de guerre. Il n’y a pas d’autres moteurs disponibles, ni de version 3 ou 4 portes et jusqu’en 1979, il faudrat se contenter des finitions « L » et « TL ». On voit le décalage par rapport à la Golf ou même l’Alfasud. Du coup, seules 40 000 exemplaires sortent la première année et après une pointe à 190 000 ventes en 1977, le modèle retombe à 140 000 unités pour 1978. La faute aussi à un allumage trop sensible à l’humidité et surtout à une corrosion galopante (excuse avancée: les aciéristes italiens sont en grêve et les tôles non-traitées s’accumulent à l’extérieur des usines.)

Pour expliquer cette absence de déclinaison, il faut savoir qu’à l’époque, le catalogue Renault frise la boulimie: 4, 5, 6 (toujours là!), 12, 14, 15/17, 16, Rodeo… Cela fait autant de véhicules qui risquent de se cannibaliser. Du coup, le coupé R14, qui aurait du être produit chez Ligier, restera aux oubliettes, parce qu’il offre de meilleures performances que les 15/17!

En 1979, Renault veut redresser la barre. La « TS » surréquipée (avec vitres électriques de série!) fait son entrée. Surtout, la régie a engagé Publicis, l’une des meilleures agences de pub, pour « vendre » la R14. La suite, on la connaît: la poire. C’est un euphémisme de dire que le public a plutôt mal compris le message: « Comment? Ceux qui achètent une R14 sont des poires? » Et comme la France est le premier marché…

C’est la spirale infernale des ventes. Un 1,4l double corps 70ch pour la TS (1980), un nouvelle planche de bord (1981) et le 1,4l (simple corps) pour la TL (1982) n’y font rien. C’est déjà trop tard. Pour écouler les invendus, Renault lance des séries spéciales, comme cette Safrane (?) anglaise. En 1983, elle est remplacée par les 9 et 11, un autre « succès » de la marque…

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