En ville, la maniabilité du SLK 280 se révèle excellente. Compact – 4,09 m en longueur -, il se manoeuvre du bout des doigts grâce à une bonne visibilité que le bosselage du capot moteur ne vient pas perturber. Direction précise et rapports de boîte (mécanique à six rapports) parfaitement étagés permettent de profiter pleinement d’une inévitable séquence frime rythmée par les neufs sorties de la sono. Les ruelles du vieil Aix confortent cette impression, tandis que notre flèche, non d’argent mais de carbone – noir obsidienne oblige – s’affirme comme un puissant accessoire de drague, la tenue branchouille assortie à des Ray Ban fumées adoptées par votre serviteur n’étant évidemment pas étrangère à cet état de fait. Grâce à aux radars de parking avant et arrière, les créneaux sont une simple formalité. Placide en milieu urbain, l’engin se montre rageur à la moindre sollicitation. Lorsqu’il s’agit d’enchaîner les cols de la Gineste ouvrant la route de Cassis, le roadster révèle l’agilité de son châssis, bien aidé, sur cette chaussée encore humide, par ses dispositifs d’aide à la conduite. Garant d’un comportement sain, le confort de suspension filtre les imperfections de la chaussée sans altérer la sportivité. Au rayon freinage, les quatre disques remplissent leur office avec mordant. Quant à l’autoroute, c’est l’occasion de tester la remarquable insonorisation du coupé, une tenue de cap qui ne l’est pas moins, mais également ses nerfs de conducteur face à une maréchaussée embusquée en divers points du parcours. Au chapitre des consommations, le V6 demeure dans les limites du raisonnables (9,7 litres en moyenne), à condition de parvenir à adopter une conduite qui le soit tout autant: une posture, vous l’aurez compris, aussi difficile à adopter qu’un mental de moine dans un camp naturiste. Après quatre heures de nirvana, c’est donc au bord des larmes que nous ramenons le SLK à son port d’attache, avant de sombrer dans une crise de déprime qui alterne sueurs, tremblements et esprit de convoitise aiguisé par un violent retour à la réalité, soit une Clio de première génération poussive et en fin de vie…
Les esprits chagrins regretteront quelques détails d’une finition pourtant digne de la marque à l’Etoile, et surtout la longue liste des options parmi lesquelles le choix d’une transmission automatique à sept rapports censée accroître – si tant est est que cela soit possible – l’euphorie dispensée par l’engin. Néanmoins, à 42900 Euros, le SLK 280 apparaît non seulement comme le compromis idéal au sein d’une gamme forte de quatre motorisations, mais également comme un produit des plus homogènes. Au final, ce modèle semble bien seul face à la concurrence, BMW, Audi ou Volvo n’offrant pas, en un seul véhicule, l’agrément et le style d’un coupé racé et les performances sportives d’un cabriolet qui a, dores et déjà, marqué de son empreinte la production Mercedes des années 2000. Dans cette version 280, le SL Kurz mérite plus que jamais son appellation de « petit SL ».
Remerciements: la concession MASA Marseille Pont de Vivaux et Jean-Pierre Douche, membre de l’équipe commerciale, qui ont gracieusement mis notre disposition un des leurs véhicules d’essai; Jean-Pascal Arnaud, co-essayeur du SLK 280.