Après beaucoup de gamberge ces derniers temps face aux difficultés croissantes de Ford, l’héritier de la famille, en poste depuis le départ de Jacques Nasser, a lucidement décidé de laisser le volant à, l’espère-t-il, un crack de la restructuration. Après avoir échoué dans ses tentatives à attirer Carlos Ghosn, c’est, chose rare, vers un outsider que la famille Ford se tourne: Alan Mulally, qui a réussi le redressement de Boeing, durement touché par la crise du secteur aérien et de la concurrence d’Airbus au tournant du siècle. Pourra-t-il faire de même chez le constructeur automobile ? Ce sera dur. Il faudra s’attaquer aux problèmes structurels: coûts de production trop élevés, gamme de plus en plus inadaptée aux conditions nouvelles du marché US… Ce sont surtout nombre d’employés qui risquent de voir la porte, conformément au plan de restructuration en cours et ceux qui le suivront.
Bill Ford ne se retire pas dans un monastère pour autant, puisqu’il abandonne la gestion quotidienne pour « se concentrer sur les aspects stratégiques ». Mulally aura donc toujours l’ombre de la famille Ford derrière lui, ce que ne voulait pas assumer Ghosn et qu’il faudra gérer. Outre la gestion de la restructuration, parmi les premières tâches qui attendent Mulally se trouve la vente d’Aston Martin, peut-être de Jaguar. Après… c’est à lui de jouer.
Crédit photo : Ford Motor Company
Lire également:
Ford tente de séduire Carlos Ghosn