Essai Dodge Viper GTS: Banzai!

385 cv sous le pied envoyés aux roues arrière par une boîte 6 vitesses dont deux surmultipliées, ça se fête ! On commence par la formalité du 0 à 1OO km/h : 4,5 secondes. A peine le temps de le dire ! Les trois premiers rapports tirant très court, on samuse beaucoup avec la boîte pour relancer la Viper dès que loccasion se présente. Le couple éléphantesque du V10 permet de démarrer en seconde pépère et de nutiliser que la 4ème en prise directe sur lautoroute (aux allures légales). La grande surprise de la Viper, cest sa facilité dutilisation. Pas vicieuse, elle se laisse mener aisément partout. Les seuls reproches sont à affecter à la dureté de la pédale dembrayage, qui se fait pardonner par une bonne progressivité, et à la grille de sélection des rapports de la boîte trop rapprochés, au point de passer, si lon y prête garde, la 4ème au lieu de la seconde, par exemple.

Selon mes critères : parfaite ! Pour ceux qui ne connaissent pas mes critères, jexplique : une suspension en chêne massif, une direction ultra directe (à peine plus de 2 tours de volant de butée à butée), des gros freins violents et un train arrière qui refuse de chasser dans les virages. On est au plus près dune véritable voiture de course (il manque les slicks). Cela dit, méfiance quand même, car si le train arrière ne glisse pas, il peut décrocher brutalement lorsque les pneus sont trop chauds. Mais avant, ces derniers ont la gentillesse de vous prévenir, en émettant les habituels couinements que tous les habitués de poursuites de cinéma connaissent bien.

En principe : 285 km/h en pointe. Parfaitement réalisables en poussant le 5ème rapport à laccroche de la zone rouge et en terminant le boulot sur le 6ème. Ce dernier ne sert probablement quà ça. Sauf si vous êtes du genre à aimer cruiser pépère à 3000 tr/mn (qui correspondent à 240 km/h), cest parfaitement faisable, mais il ne faut pas, cest interdit ! Côté drôleries, il arrive parfois que, roulant à 130 en 5ème ( km/h, pas mph !), un JCD (Jeune C Dynamique), vous colle au pare-chocs au volant de sa Mercedes toute neuve, pleins phares allumés en plein

jour, baignant dans la satisfaction de son siège en cuir, de sa clim, dans sa belle chemise blanche et sa cravate sombre (vu dans le rétro, cest vous dire quil était près !). En plus, le comique ose klaxonner ! Encore un qui connaît pas Raoul. Là, une seule solution simpose pour calmer le malfaisant : rentrer la 3ème et coller le pied droit à la planche. La sanction est aussi immédiate que jouissive : la tête collée au siège, la Viper bondit une fois de plus vers lhyperespace et la zone rouge, qui, à larrivée de laiguille du compteur, devrait activer, si la vie était juste, un voyant clignotant indiquant : same player shoot again. Mais la vie est injuste.

La Dodge Viper, cest la jouissance automobile à létat sauvage. Elle ne fait pas dans la finesse. Mais dailleurs, pourquoi sembarrasser de finesse ? Surtout lorsquil sagit de jouer les gros bras. Elle nécessite cependant dapprendre à la dompter si vous ne voulez pas finir au tapis. Car ce reptile réclame de lattention et de la concentration. Est ce encore un plaisir ultime dans ce monde automobile aseptisé ? Mais la Viper est encore une auto qui se révèle être fatigante à conduire, mais de cette saine fatigue qui suit une bonne séance de sport, avec la satisfaction de leffort accompli.

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