On est vraiment en droit de le penser au vu des chiffres de vente très décevants du petit monospace au losange: 175000 exemplaires devraient être produits en 2005, au lieu des… 270000 prévus, selon le magazine Capital. Comment expliquer une telle désaffection de la part du public? Parce qu’il a du bon sens. Il a vite compris que la principale rivale de la Modus était… la Clio! Pourquoi? Parce que la Modus, trop compacte, n’offre guère plus de place que celle qui « a tout d’une grande », et son coffre est plus petit! Un comble pour un monospace! Enfin si, elle est plus spacieuse… en hauteur. Mais qui conduit avec un haut-de-forme?
Ensuite, il y a le prix: cette Modus est trop chère eu égard à ses prestations, et arrive au moment où l’on commence à brader la Clio. Une version économique à 12500 a bien été lancée, conformément aux voeux de Louis Schweitzer, mais alors, elle perd sa banquette coulissante! Absurde! En outre, elle pèse 120kg de plus qu’une Clio équivalente, ce qui pénalise consommations et performances.
Enfin, contrairement aux Espace et Scenic, elle n’innove pas. Sa banquette coulisse, mais inversement à celle de la Meriva d’Opel, elle ne s’escamote pas. et là où une Fiat Idea propose 2 sièges indépendants, la petite Renault n’offre qu’une assise indivisible. Dur, dur!
Ainsi, malgré un intense matraquage publicitaire et une presse parfois étonnamment favorable, la sauce n’a pas pris. Conséquence néfaste, beaucoup d’ouvriers espagnols se retrouvent sur le carreau, ce qui risque bien d’arriver aussi à quelques têtes (dé)pensantes du groupe, punies par un Carlos Goshn très colère.
D’autant plus colère car d’une part, il sera très difficile de relancer la Modus en baissant son tarif à cause de son prix de revient trop élevé, et d’autre part, une rivale plus spacieuse, plus moderne, plus cossue et plus séduisante vient compromettre définitivement ses chances de succès: la Clio III!
« Va falloir arrêter la fumette les gars »