Detroit, Michigan, 1969: alors que l’enfant du pays James « Iggy Pop » Osterberg et ses Stooges sortent leur fondamental premier album simplement intitulé « 1969 », qui jette les bases du punk rock 7 ans avant la génération CBGB, Chevrolet introduit la Camaro du même millésime. C’est le zénith du pony car GM qui deviendra mythique grâce à un équilibre magique entre une certaine élégance sixties et la carrure typique des muscle cars qui définiront le début de la décennie suivante, et aux préparations des sorciers tels que Yenko ou Baldwin Motion. Sans même parler de l’écurie Penske qui ménera cette année là pour la seconde fois la Camaro peinte du bleu nuit Sunoco au titre Transam aux mains de Mark Donohue. Une grande année, donc.
2005: Les Stooges intègrent le Rock & Roll Home of Fame et Elektra réédite « 1969 » de façon somptueuse, remasterisé dans toute sa flamboyance sauvage. Par contre, côté Camaro, rien ne bouge chez Chevrolet qui a euthanasié le modèle à bout de souffle en 2002. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, heureusement. Constatant que Carroll Shelby retrouve une nouvelle jeunesse avec la born again Mustang, Joel Rosen et Marty Schorr, fondateurs de Baldwin-Motion, décident qu’il n’y a pas de raison de ne pas s’en payer une tranche aussi, et c’est ainsi que les visiteurs du SEMA de Las Vegas découvrent début novembre, la mâchoire par terre, la Baldwin-Motion Camaro SuperCoupe. Le préparateur renait de ses cendres avec une formidable recréation de la Camaro 1969 big block, mâtinée de l’esprit du nouveau millénaire. La carrosserie, une caisse entièrement nouvelle, a été revue de fond en comble et recouvre un chassis tubulaire. Le moteur, reculé de 30 cm, est un V8 Merlin en alu de 540 ci (8,8l) qui développe au bas mot 700 cv. Le reste est à l’avenant, suspension à quatre roues indépendantes et amortisseurs réglables, disques perforés de 14 pouces, etc. Il est prévu une série de 12 voitures, le tarif de base étant fixé à 427.000 dollars. Il est bien entendu possible, et même encouragé, de ne pas en rester là. L’ajout d’un compresseur, par exemple, pourrait permettre de s’approcher, voire dépasser les 1000 chevaux. Alors bien sûr, la Baldwin-Motion SuperCoupe ne sera jamais King of The Ring, et elle est bien trop clinquante pour les villes européennes, mais tout de même, quelle voiture fabuleuse.
Photos avec l’aimable autorisation de Scott Gulbranson de Lateral-g.net, un site à voir absolument pour les amateurs d’américaines.
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