Gérard Crombac: Le dernier départ

Sans chercher à jouer les anciens combattants nostalgiques, on ne peut passer sous silence la disparition d’un grand homme de la presse automobile, Gérard Crombac. Mauvais pilote mais authentique mordu de compétition automobile, il se resigna rapidement à tourner le volant pour devenir une des figures incontournables de la presse F1 anglaise et française. Jabby, pour les britons, s’initia au journalisme dès 1949 dans ce qui deviendra plus tard le réputé Autosport. Ami de Colin Chapman, il vécut de l’intérieur la course automobile d’après guerre, et deviendra de fait un des rares témoins de ces années héroiques où business et dollars n’avaient pas encore recouvert les monoplaces et les combinaisons.
En 1962, avec son ami Jean Lucas, il ouvre, en France, l’ère de la presse automobile sportive en créant un magazine devenu référence, Sport Auto.

  Jean Lucas disparu en 2003, Gérard Crombac le 18 Novembre 2005, la formidable aventure de ces hommes qui ont accompagné l’ascension du sport automobile français au plus haut niveau prend fin au moment où le pilote hexagonal de Formule 1 n’est plus qu’un souvenir.
Non contents d’avoir été des témoins, ils ont aussi été plus souvent qu’à leur tour des acteurs de cette évolution avec la création du volant Shell qui en appellera d’autres.

Son départ en 1985 d’un Sport Auto devenu une toute autre entreprise était déjà une première disparition, ce qui ne l’empecha de signer quelques éditoriaux à la demande et d’arpenter d’une démarche voutée les paddocks de quelques représentations historiques, comme ce GP de Monaco historique en 2004, où je le vis échanger quelques mots avec un certain Stirling Moss. Parfum d’une jeunesse évanouie que la maladie est venue insidieusement gacher.

Gérard Crombac, qui essaimait sa collection de Lotus et ses archives depuis quelques années a pris un dernier départ que le chronomètre ne sanctionnera plus jamais.
Bonne route.

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Source: Mémoires des stands

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