Il ne faut pas se voiler la face, il faut bien reconnaître qu’il y a des vérités qui lassent. Ainsi en est-il de notre permis de conduire dont l’actuelle existence ne prête pas à rire. Car il est, aujourd’hui, une évidence que personne ne nie: notre carton rose est d’humeur morose. La faute à sa contrefaçon, qui a pris d’inquiétantes proportions, à tel point que, l’Europe, a décidé de s’attaquer à cette pratique interlope. Exposé des faits, même si ça peut énerver.
D’abord les chiffres: d’une part, le taux de réussite à l’examen du fameux sésame est de seulement 46 % pour les 700 000 personnes qui s’y présentent annuellement; d’autre part, il est estimé que dans notre verte contrée, 2,7 millions de personnes circulent avec un faux permis de conduire...
Le carton rose serait du caviar pour les experts faussaires qui n’ont aucun mal à reproduire les trois volets cartonnés. Quant au timbre préfectoral, subtilisation et reproduction sont l’avers et le revers du document à refaire.
Sous le manteau et pour une centaine d’euros, il est possible de s’octroyer le document, et il n’y a pas mieux, sur le marché, comme placement. Les différentes aides sociales vous sont alors ouvertes, les infractions relevées ne valent pas tripette. Et puis, une fois découvert, dame justice passe… très vite.
Notre pays n’est pas le seul à connaître ce pillage et c’est pour cette raison que l’Europe pense à un permis unique. Il serait du genre carte bancaire, avec les informations idoines insérées électroniquement. Le délai de mise en place est prévu à… six ans. Le projet, quant à lui, est discuté depuis… dix ans. Car pour décider il faut d’abord harmoniser, et ça, c’est franchement pas gagné. Il est urgent d’attendre, c’est vrai.