Si l’essai de la Renault Clio 3 nous avait permis de rudoyer une petite jeunette fraîchement élue, le galop d’essai effectué à bord de la Renault Laguna 2.0 DCi 175 ch confine plutôt à la gérontologie puisque cette 2eme génération arpente les routes d’Europe depuis 2001.
C’est donc dans une mamie en fin de vie, son remplacement devrait intervenir en 2007, que les ingénieurs motoristes du Losange ont décidé de greffer leur dernier petit bijou, le M9R. Ce greffon de dernière génération developpe la bagatelle de 175 ch (pour un 2.0 litres je le rappelle) et 360 Nm de 1750tr/mn jusqu’à plus de 3000tr/mn. Jean-Loup Huet, ingénieur motoriste responsable du projet, nous précisera que le palier de la valeur de couple à 360 Nm ne s’explique pas nécessairement par des raisons de fiabilité de boîte mais aussi et surtout par le souci de garder un agrément de conduite cher à la marque. Autre fait d’arme notable pour un diesel, l’accès de l’aiguille du compte tours « aux frontières du réel gazolé », soit à la valeur remarquable de 5200 tr/mn est désormais possible. D’ici, je vois bien sourire les adeptes des Vvti et autres Vtec mais ce chiffre est remarquable et ses conséquences sur la route risquent bien de faire taire les moqueurs GTistes du moment. Nous le verrons plus loin.
Le design de cette Laguna, même reliftée, n’a jamais été à proprement parler le sujet de conversation principal sur le zinc du bistrot de quartier. Torturé, difficile, ce dessin garde toutefois un équilibre de volumes qui suffit à ne pas rebuter les nombreux acheteurs. Voiture sage par son dessin et par sa vocation de grosse berline familiale, l’intérieur de cette version richement dotée tente de vous démontrer les capacités d’accueil d’une française qui se veut haut de gamme. Pour les non adeptes de berlines allemandes en provenance d’Ingolstadt, le résultat est correct. Les sièges maintiennent sans agresser et les réglages nombreux satisferont les plus râleurs de nos congénères. Le cuir flatte, le tableau de bord ne choque pas, la Laguna reste une berline discrète. Esthétiquement…
Par contre, l’accoudoir central continuera à diviser la population entre les « pour » et les « anti » dont je fais partie. Ma morphologie qui n’a pourtant rien du polichinelle ni du Lagardère mal foutu ( pas Arnaud, non !) fait que je suis obligé de rouler avec le couvercle de cet accoudoir ouvert pour ne pas buter dedans lors du passage des vitesses. Je veux bien que les récentes études sur la taille du français moyen m’aient rejeté sous la moyenne mais tout de même.
Il faut dire aussi que « Mamie » n’a rien fait pour que j’arrête de gesticuler…
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