Le gouvernement suisse vient de rejeter la demande de lever l’interdiction d’organiser des courses automobiles sur circuit fermé. Une interdiction qui date de… 1955. Elle avait été mise en place à la suite du terrible accident des 24h du Mans qui avait vu la Mercedes de Pierre Levegh se désintégrer dans la tribune principale tuant 84 personnes. Un drame qui avait profondément marqué les esprits puisque Mercedes, qui avait renoncé à la compétition suite à cet incident, a mis 30 ans pour revenir sur sa décision. Nos amis Helvètes, eux, vont donc largement dépasser les 50 ans malgré une demande de lever l’interdiction déposée en 2003.
Le rejet de la demande s’appuie sur plusieurs points : La première raison invoquée est que le sport automobile est jugé polluant et grand consommateurs d’énergie. La course du Mans à l’origine de l’interdiction montre pourtant que cet état de fait évolue actuellement et, selon moi, il est dommage que la Suisse n’en tienne pas compte.
Le deuxième point souligné est que l’organisation d’un grand prix de F1 ne serait pas rentable et aurait de trop faibles retombés économiques (un circuit était envisagé sur un aérodrome près du Lac de Constance).
Enfin, en troisième position seulement, est évoqué le problème pourtant à l’origine de l’interdiction, celui de la sécurité des spectateurs. Le Conseil Fédéral prend en exemple les accidents mortels relativement récents en Rallyes ou en course de côte pour argumenter sur la dangerosité. Les progrès en matière de sécurité au cours des 50 dernières années, surtout sur circuits, ne semblent pas avoir été particulièrement pris en compte.
Dommage pour les spectateurs suisses… et dommage pour l’industrie du tabac car la législation sur la publicité pour le tabac y est beaucoup moins stricte qu’en Union Européenne.
Par contre, pour nombre de pilote de F1 résidant en Suisse (notamment Michael Schumacher) le prolongement de cette interdiction est une aubaine. Puisque les courses sont interdites en Suisse, le métier de « pilote automobile » n’est pas reconnu officiellement. Ils se déclarent donc « sans emploi » ; un statut fiscalement très intéressant qu’ils souhaitent bien garder.
Source : F1 live.com