Imaginez Carlos Ghosn réclamer à l’Etat une remise en état des routes du pays. Et rapidement. Difficile à concevoir mais c’est pourtant l’injonction faite par Bernd Pischetsrieder le président du group Volkswagen. Selon lui, « la mobilité en Allemagne a presque atteint ses limites du fait de l’état des routes« . Il rencherit: « La mobilité est nécessaire dans une économie prospère et moderne. » Il s’indigne enfin sur « la mauvaise organisation des travaux de maintenance des routes qui génèrent des bouchons et sont sources de dangers. » Bref, Bernd est énervé.
Il justifie son coup de sang par le fait que les efforts gigantesques réalisés par les constructeurs pour réduire la consommation et les émissions de leurs automobiles sont quasiment annihilés par les très nombreux embouteillages dans le pays. Ce qui n’est pas faux non plus. Surtout qu’il attribue ces bouchons à la relative inefficacité des politiques de gestion du réseau routier allemand.
Pour lui, l’engagement des autorités publiques n’est pas à la hauteur du défi d’un transport plus propre et plus sûr, ni de l’effort consenti par les constructeurs.
L’exemple du mauvais états des ponts est éloquent, pour le patron de VW. Si l’état de 15 % d’entre eux était considéré comme « critique » ou « insatisfaisant », le chiffre est passé à 24% en une seul année.
L’Allemagne considère que le déplacement routier (autos et camions) est un élément majeur du système de transport allemand puisqu’il représente 80 % du trafic passager et 70 % du fret. Les projections font état d’une augmentation de respectivement 20 et 34 % de ces chiffres d’ici à 2020, ce qui explique les craintes d’engorgement redouté par Bernd Pischetsrieder.
L’espoir du patron de VW est d’obtenir une interaction idéale entre des « routes intelligentes, des automobiles de haute technologie et une gestion du trafic innovante ». Pour les autos, il pense certainement avoir pris un peu d’avance.
Avouez tout de même qu’au pays de la vitesse encore libre, un bouchon fait un peu tâche…
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