Pilote emblématique d’une époque où le plaisir de conduire passait avant les intérêts financiers, Johnny Servoz-Gavin s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi « des suites d’une longue maladie ». Le grenoblois, était âgé de 64 ans et avait participé à 12 Grands Prix de Formule 1 entre 1967 et 1970. Sa courte carrière dans la catégorie reine avait débuté au Grand Prix de Monaco 1967 où il avait été appelé par Ken Tyrrell en remplacement de Jackie Stewart blessé au poignet.
Au volant de la puissante Matra-Ford, il réalise le deuxième temps des essais et caracole en tête jusqu’à son abandon au 11ème tour après avoir tapé le rail. Son second fait d’arme, il le fera à l’occasion du Grand Prix d’Italie 1968 qu’il termine à la seconde place. Mais déjà une terrible image hante ses nuits. Celle de la voiture de son ami Jo Schlesser en feu au Grand Prix de France 1968 à Rouen. Il ne se remettra jamais de ce drame et, dans l’impossibilité de qualifier sa March à Monaco en 1970, il annonce à oncle Ken son désir de raccrocher son casque. Le jeu n’en valait plus la chandelle. Il passa ensuite son temps à parcourir le monde aux commandes de son voilier menant, comme il le disait lui-même « une vie de manouche ». On retiendra de lui l’image d’un homme qui a placé le plaisir au centre de son existence. N’était-ce pas là l’essentiel ?