Pour pénétrer le Carver One, une première difficulté vous attend: fendre la foule en répondant à 1000 questions tout en restant cordial pour ne pas saper le travail de Théo Ehrhardt qui distribue à qui mieux mieux ses cartes de visites. Pour ne pas risquer l’émeute, autant commencer par discuter en attendant que l’attroupement soit rassasié.
Théo Ehrhardt est donc l’importateur France du Carver One. L’homme au standard de bronzage sudiste est pourtant alsacien. Il est dans le commerce automobile depuis plusieurs années et a succombé au « tricycle penchant » après un essai. Il vient donc d’obtenir le statut d’importateur et se présente sous la dénomination Carver France dans des locaux, pour l’instant en construction, situés à Weyersheim près de Strasbourg.
Il nous avoue qu’en 1 mois, il a déjà signé 7 commandes. L’essayer, c’est l’adopter, nous dit il…. Pas Théo, non, le Carver !
D’ailleurs malgré le tarif annoncé en préambule, il pense pouvoir en écouler environ 40 par an à terme. Pour cela il tisse actuellement son réseau de distribution à travers le pays pour permettre aux futurs clients de bénéficier d’un entretien aisé. Il nous a d’ailleurs laché que certains distributeurs accrochaient tellement au concept qu’ils imaginent déjà un procédé de vente plutôt décalé bien en rapport avec le véhicule. Ainsi, sur le Sud, autour d’un village au bord de l’eau, plus célèbre pour ses « people » que pour son peuple, le Carver pourrait être vendu ailleurs que dans de basiques concessions. Il s’y prête.
Théo nous précise par ailleurs que le modèle essayé n’est pas celui qui sera vendu et quelques modifications devraient apparaitre: Les ouies latérales de refroidissement, façon Testarossa modèle réduit, vont prendre place des 2 côtés du véhicule, ensuite le freinage avant sera revu avec l’adoption d’un élément plus conséquent d’origine Ford et surtout, la batterie verra sa puissance majorée.
Pourquoi ? Simplement, parce que l’inclinaison du Carver à l’arrêt réclame énormément d’énergie et comme je vous le disais précédemment, si vous faites l’acquisition de cet engin, il vous faudra apprendre à composer avec le public qui réclame bruyamment (si,si) qu’on actionne la bête curieuse afin d’immortaliser l’évènement. Accessoirement, vous vous rendez compte que la population française est majoritairement dotée de téléphones mobiles vidéo ou appareil photo !
En tout cas, c’est énorme. Je n’ai jamais vu ça. Le genre de véhicule à rendre fou un photographe de presse un peu pressé.
Déjà sur la route, vous compreniez que la sympathie qui se lisait sur les visages et les pouces levés ne vous étaient pas spécialement destinés puisque 1 h auparavant, dans votre Break diesel fumant, vous ne déclenchiez pas le même enthousiasme autour de vous.
Et dès que vous faites une halte, ça devient presque inquiétant. Théo confirme, une liasse conséquente de cartes de visite à la main et un sourire hollywood vissé au visage, le scénario se produit à chaque fois.
Il faut d’ailleurs le remercier pour oser tenter le pari dans un pays si frileux en matière d’automobile. Mais le Carver est il vraiment une automobile ?
Il est donc l’heure d’affronter la vindicte populaire et de jouer les vedettes en prenant les commandes du Carver.
Le cockpit en fibre de verre prend appui sur une armature tubulaire et présente un accès relativement facile. Pour le pilote. Le passager, lui, devra se constorsionner un peu pour s’introduire. Il faudra éviter d’emmener mamie qui vient de souffler ses 104 ans pour qui ostéoporose et Carver ne rimeront pas forcément ensemble . Mis à part ce cas plutôt extrême, vous en conviendrez, l’opération est faisable d’autant plus facilement que vous n’êtes pas un clône de Tony Parker.
Le passager installé, enchâssé, on recule le baquet entre ses cuisses et on s’installe le plus normalement du monde en faisant gaffe tout de même de ne pas fracturer la cheville gauche de votre ami (qui pourrait ne plus l’être ensuite) en claquant la porte. Une fois la technique acquise, c’est un jeu d’enfant.
Ensuite, la première question qui vient à l’esprit: Vais je vomir ?
à suivre….
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