Rétrospective GP de France: Dijon 1979

Certaines courses restent à jamais gravées dans les mémoires. Le Grand Prix de France 1979 disputé sur le circuit de Dijon-Prenois en fait partie à plus d’un titre. A l’époque la régie Renault est engagée en F1 depuis 1977 en s’appuyant sur une motorisation novatrice mais manquant cruellement de fiabilité: la suralimentation. Ses deux pilotes René Arnoux et Jean-Pierre Jabouille, bien que bourrés de talent courrent toujours après leur première victoire. Qualifié en première ligne pour son Grand Prix national, Arnoux manque complètement son départ et pointe à la neuvième place au premier tour. En tête, Gilles Villeneuve s’échappe au volant de sa Ferrari 312 T4.

Mais le bonheur est de courte durée pour le canadien qui doit baisser la cadence en raison de problèmes de pneumatiques. Revenu sur les talons de la Ferrari, Jabouille procède au dépassement de Villeneuve et fait tout de suite le trou.

Un peu plus loin derrière, Arnoux fait une remontée d’anthologie en doublant six adversaires en quinze tours. On imagine à ce moment-là qu’il ne va faire qu’une bouchée de la Ferrari dont les pneus sont à l’agonie. Mais le québécois est un coriace et ne va pas se laisser dépasser sans combattre.

Le duel sera somptueux. Les deux hommes vont échanger leurs positions quasiment à chaque virage, n’hésitant pas à se donner des coups de roue dans les pontons. Villeneuve a les pneus cramés et des problèmes de frein mais Arnoux déjauge dans certains virages à droite à cause d’une pompe cassée dans un réservoir. Ainsi ce qu’un l’un perd dans les relances, l’autre le gagne dans les freinages.

A l’arrivée Gilles Villeneuve aura le dernier mot, mais d’un souffle. Le spectacle offert par ces deux funambules occulte presque la première victoire de Jabouille et le premier succès d’une Renault Turbo en Grand Prix. 27 ans après Renault se bat toujours contre Ferrari mais les dépassements se font essentiellement dans les stands. Il parait que c’est ça le progrès.

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