Faurecia dans la tourmente

Le vent de la crise vient frapper de plein fouet tous les équipementiers de la planète. De Delphi à Heuliez en passant par Faurecia, ça licencie à tour de bras quand ça ne fait pas faillite. Pour le dernier nommé, les présages financiers 2006 (-48.2 millions d’euros au premier semestre) ne sont pas de nature à réjouir le boursier et l’analyste . Une chute considérable du chiffre d’affaire depuis 2004 et des prévisions pour 2007 pas très engageantes ont couté leur place à plus de 300 employés ces dernières semaines. L’effectif global européen (il y a eu des délocalisations) est passé de 42.505 à 39.000. Comme si cela ne suffisait pas, la justice allemande enquête sur des soupçons de corruption que le PDG, Pierre Levi, a reconnu par écrit !

C’est le procureur S.Gottwald, en charge de l’enquête, qui a annoncé la mise en cause du PDG de la firme française détenue en majorité par PSA. Pierre Levi, arrivé en 2000, serait au courant de ces pratiques destinées à obtenir des marchés auprès des constructeurs depuis 2001. Plus grave, la justice allemande pense que le PDG encourageait ces actes de corruption.

Mais plutôt que de pousser des cris d’orfraies, sachez que ce sont pas moins de 10 équipementiers qui sont visés par les enquêtes. Déduisons donc que ceci est une pratique courante dans le milieu des fournisseurs automobiles (pas que là d’ailleurs !).

Les constructeurs dont certains des collaborateurs viennent d’être mis en cause sont VW, Audi et BMW. 3 directeurs d’achat ont été mis en garde à vue et l’un deux a avoué avoir accepté de l’argent contre quelques facilités à l’obtention de marchés. D’après la justice qui enquête depuis 1 an, 20 personnes sont suspectées et le montant des dessous de table avoisinerait les 800.000 euros. Le groupe VAG, par la bouche de son Président Bern Pichetsrieder, a déjà tiré la grosse couverture épaisse en déclarant que tous les fautifs seraient punis…

Quand Pierre Levi déclarait en début de semaine dernière que « 2006 allait être une mauvaise année pour Faurecia » peut être n’avait il pas imaginé l’étendue du désastre. L‘Happy Attitude va être difficile à tenir.

source Reuters & Autoactu

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