Succès sur la piste, bilan plus mitigé pour la fréquentation. Lédition 2006 des Proximus 24 Hours of Spa restera dans les annales pour lincroyable sprint de plus de 23 h 30 entre Maserati et Aston Martin. Par contre, bien que le public était nombreux, on est loin des affluences record. La faute à un événement qui semble de plus en plus hors de prix ? En plus, si le sandwich boudin vous oblige à passer la moitié de votre temps aux toilettes
Une course dendurance réussie pour le spectateur, cest à la fois du spectacle sur la piste et de bons moments tout autour. Or, lambiance paraissait bien terne parfois. Hormis dans les espaces VIP des paddocks, il faut bien admettre que lesplanade au pied du Raidillon et les tentes des paddocks manquaient dambiance. Alors quil y a 10 ans, on marchait tous comme le papa pingouin dans les allées, cette année cétait fort clairsemé. Bref, les 24 heures de Spa sont devenues exclusives en paddock. Et même autour de la piste. Il fallait compter 30 euros pour accéder au circuit, auxquels il fallait ajouter 8 euros pour le parking. Si on voulait aller dans les paddocks, le prix dentrée passait à 55 euros. On est bien content dêtre journaliste, tiens, on économise déjà un petit paquet deuros.
Comptez aussi divers suppléments. Ce ne serait pas trop grave sil ny avait linflation galopante des boissons et de la nourriture. Privez un Belge de sa frite mayonnaise arrosée de bière, et vous vous fâchez définitivement avec lui. Il fallait, en effet, compter 4 euros pour un morceau de baguette (appelée ici pain français) avec un boudin, un peu de ketchup et des oignons. Rituel presque obligatoire de lhabitué, le boudin cette année avait une étrange saveur. Pire, lun de vos serviteurs a non seulement vidé son portefeuille mais aussi ses intestins. Pas frais le boudin. On a appris de la bouche de certains jobistes et employés du circuit que dautres avaient eu la même mésaventure avec le buffet à 15 euros. Lhygiène est parfois limite à limage de la façon dont les verres de bière passaient de la bouche dun spectateur au bac deau et puis, zou, sous la pompe pour le client suivant. Heureusement, ce breuvage houblonné était 50 centimes moins cher que le soda en cannette, soit à 1,70 euros contre 2,20 euros. Et le paquet de frites évitait loverdose en ne dépassant pas les 3 euros ! On se croirait au royaume de Bernie et des prix extraterrestres de la F1. Au moins cela avait un avantage : avec de tels tarifs, il ne fallait pas faire la file trop longtemps. Même quand il fait soif.
Ceci dit, il y avait quand même de lanimation. Outre la dégustation de vin à plusieurs dizaines de mètres du sol, on a eu droit à un lâcher de montgolfières et à un feu dartifice. Il y avait aussi un stand de tir et quelques forains. Le principal sponsor média avait sorti ses « stars » pour les séances de dédicaces et quelques jolies voitures sétaient nonchalamment stationnées sur le parking du resto VIP de lEau Rouge. On a pu ainsi admirer, parmi dautres, une Porsche Carrera GT, une Bugatti Veyron (on y reviendra), une SLR McLaren ou une Aston Martin DB9. Plus loin, dans les paddocks, trônaient trois Ascari et le bus de Zorro. Remarquez, de jolies voitures, il y en avait sur la piste : Maserati MC12, Aston Martin DBR9, Corvette C6-R, Porsche 996 GT3 RSR et 997 GT3 RSR, Spyker C8 Spyder GT2 R, Ferrari 430 GT2, Dodge Viper Comb Coupé, Saleen S7-R, Gillet Vertigo, etc.
Cest dailleurs sur la piste que cette édition valait le coup. Jamais aux 24 heures de Spa, les voitures ont parcouru autant de kilomètres. Les vainqueurs ont bouclé 589 tours de 6,9760 km. De même pour léquipage qui a échoué à la deuxième marche du podium. Et puis, surtout, il y a rarement eu plus de 2 minutes décart entre les deux prétendants à la victoire. Fabuleux.
Et les filles ? Elles étaient là, mais surtout dans les paddocks, sur la Pitlane et sur le podium. Bref, elles ont surtout été visibles pour les caméras de télé et ceux qui avaient linfime honneur de porter le bracelet bleu ou un accès à la grille. Pour les autres Ben, il y a avait bien quelques spectatrices préférant le soleil aux voitures pétaradantes tant appréciées par leur compagnon.