Le chinois BYD confronté à un os au Japon 

BYD se développe au Japon

Dans le but de stimuler ses ventes sur un marché qui est désormais devenu un obstacle à son expansion mondiale, BYD déploie à l’heure actuelle des bornes de recharge pour véhicules électriques, tout en renforçant parallèlement ses opérations de marketing et d’incitation auprès des clients au Japon.

Soutenu par Warren Buffett, BYD est devenu le plus grand constructeur de véhicules électriques de Chine après des années de croissance fulgurante dans son pays. Il se développe désormais à l’étranger, notamment au Japon, l’un des plus grands marchés automobiles du monde.

Mais le pays nippon demeure un marché difficile à pénétrer pour les constructeurs automobiles étrangers. La demande de véhicules électriques est depuis longtemps au ralenti et le gouvernement a modifié cette année le mode de calcul des subventions pour les véhicules électriques, les réduisant pour BYD et plusieurs de ses concurrents, suscitant des inquiétudes quant à une volonté du Japon de mettre en œuvre une politique protectionniste.

À l’été 2022, BYD a confirmé le lancement de trois voitures électriques au Japon : les Dolphin, Seal et Atto3. Ce choix stratégique était un véritable défi, car le marché japonais est peu favorable aux voitures électriques et plutôt fermé aux véhicules étrangers. Les tensions historiques entre la Chine et le Japon ajoutent une complexité supplémentaire à cette stratégie.

Le géant chinois des véhicules à énergie nouvelle (NEV) a vendu 1 084 véhicules au Japon au premier semestre de 2024, selon le site web chinois de Nikkei du 12 juillet dernier citant des données de la Japan Automobile Importers Association (JAIA).

Le chiffre semble modeste, bien qu’il soit en hausse de 88 % en glissement annuel, positionnant BYD en 14eme position dans le classement des ventes d’importations d’automobiles au Japon, en hausse par rapport à sa 19eme position de l’année dernière.

Opérations marketing et grand renfort de publicité

Pour séduire les conducteurs japonais, BYD a offert des réductions sur les 1 000 premières voitures vendues de son nouveau modèle et diffuse des publicités télévisées mettant en vedette une célèbre actrice japonaise.

Mais cette stratégie a entraîné des coûts marketing plus élevés que prévu.

Certains Japonais hésitent à acheter des produits chinois coûteux en raison de problèmes de qualité. Les deux plus grandes économies d’Asie partagent également une histoire complexe de guerre et des années de tensions politiques.

Si les consommateurs reconnaissent que les voitures de BYD sont alléchantes, ils ont des doutes quant à leur succès commercial au Japon. Certains expriment tout haut la pensée de leurs compatriotes en affirmant que les Japonais pensent que les produits manufacturés nippons sont supérieurs à ceux de Chine et de Corée du Sud. Ne pouvant tout simplement pas croire que les produits chinois puissent être de meilleure qualité.

« Il y a des gens au Japon qui détestent absolument les produits chinois, donc ce n’est pas une bonne idée d’essayer de les imposer », a lui-même concédé déclaré Atsuki Tofukuji, président de BYD Auto Japan.

BYD propose trois modèles et compte désormais plus de 30 showrooms.

Notre avis, par leblogauto.com

Le Japon est un mastodonte industriel et a longtemps été l’un des plus grands exportateurs de voitures au monde. Malgré cela, l’appétit du pays pour les voitures entièrement électriques est faible.

Au cours de la première moitié de 2023, seulement 2 % des ventes de voitures neuves du Japon étaient représentées par des véhicules électriques à batterie pure (hybrides exclus). Le fait que les constructeurs automobiles locaux comme Toyota et Honda n’offrent qu’une poignée de modèles alimentés par batterie sur leur propre territoire ne contribue pas non plus à augmenter le taux d’adoption.

Sources : Reuters

(21 commentaires)

  1. Tous les pays voisins de la Chine totalement indépendants se méfient de la Chine… C’est logique.
    Nous n’avons pas des mers communs à eux… Fort heureusement. … Ils ont déjà le pourtour des eaux poissonneuses de l’Afrique et nous ne sommes pas sur le passage de leur route de la soie.
    Nous réagissons comme des bons petits consommateurs qui achète au meilleur prix… Sans se soucies des conséquences suivantes.

    1. Nous allons dire pudiquement que depuis la 2eme guerre mondiale, les relations entre la Chine et le Japon sont… difficiles.
      Déjà que les Japonais sont patriotes, alors acheter un VE chinois, c’est impensable.

      1. Ils ont le nationalisme dans les gènes, ce qui n’est pas exactement du patriotisme. Mais au final les chinois vont y faire un byd.

  2. C’est surtout du protectionism et que Toyota ne veut pas de VE
    Quel est le % de voitures étrangères sur l’archipel ? 2,5%….
    Nbr de bornes de recharge : 37,000 (chiffre sur estimé).

    1. Bien vu @Lacomete
      Je pense qu’à terme, le Japon devra s’intéresser de plus en plus au VE pour les particuliers et leurs transports… Ça va dans le sens du temps et de leurs intérêts.
      Ils n’ont pas de pétrole… Ils développent les EnR, il faudra bien pouvoir stocker la production…ils maîtrisent bien les nouvelles technologies.
      Les technologies des VE sont encore un peu brouillonne et part tous azimutes sur les méthodes… Dans 5 ans, on devra y voir plus clair.
      Impossible pour moi de voir le Japon faire « moins » avec la VE dans l’avenir !!!
      Malgré le champion de l’hybride sur place, qui est Toyota … Mais les technos seront complémentaires.

      1. Ils pourraient imposer le VE pour les key cars qui sont toujours restés une spécialité locale assurant protectionnisme masqué et bon sens vu que le petit VE de ville est bien le seul qui fasse sens.

        1. Effectivement @lym surtout que les key cars même thermiques ne sont pas vraiment fait pour faire plus de 100 km !
          Alors 100 km en thermique… Pourquoi faire !?
          En 2024… Cela devient aberrant à force.
          Les VE sont naturellement bonnes pour les petits trajets … Moins de 200 km.
          Ok, pour les vacances, cela peut devenir un exploit… Pour le moment.

    1. Tout à fait @gilles,… Mais l’Europe est désunie… Souvent, l’invasion de l’Ukraine, nous a faites beaucoup de bien, paradoxalement pour l’union.
      Les consommateurs font la pluie et le beau temps.
      L’Europe est toujours, depuis 30 ans, trop dépendante des énergies fossiles… Gaz et pétrole qui viennent à 90 % des dictatures (qui veulent du mal à l’Europe).
      L’Europe est toujours, trop dépendante de produits manufacturés.
      On consomme trop et on ne produit pas assez !

        1. Le rapport entre pétrole et le Japon est historiquement chaud … Industriellement, le Japon est très dépendant des énergies fossiles depuis l’ère « Meiji » et encore plus pendant l’ère Sh?wa.
          Le manque (ou le risque) de pétrole déclenchera l’attaque de Pearl Harbor.
          Les Japonais inventeront les jonques à voile « pétrolier » pour tromper les sous-marins US ou comme les projets d’avions transportant des carburants aux rendements catastrophiques.
          Depuis peu, la consommation de pétrole baisse beaucoup… Mais pas le charbon et le gaz… Le nucléaire repart depuis Fukushima comme les EnR, l’hydroélectrique est à son maximum depuis 60 ans et était la source de production électrique durant la Seconde Guerre mondiale.

      1. Pour le moment… Mais ils ne font que des têtes de pont pour le moment… La suite pourrait arriver fort dans les prochaines années.
        Je regarde les choses globalement et à long terme… Leurs mauvais chiffres pour le moment, ne me rassurent pas pour autant pour l’avenir.

    1. Tant mieux… mais dans les prochaines années !?
      En attendant, ils ont le marché russe… Bon essentiellement des pauvres, il est vrai.
      Et peut être la Turquie !?
      Ils avancent même en Afrique et en Amérique du Sud… On commence même à parler qu’ils pourront bientôt imposer leurs VE dans les marchés émargeants !?
      Rien n’est gravé dans le marbre… et ils progressent.

        1. Non justement, avec des infrastructures inexistantes, ils sont plus avancés que nous pour certaines choses.
          Dans un proche avenir … Avant 2030 ?
          Avec la généralisation des PV nomades … La recharge va devenir paradoxalement plus aisée.
          Ça commencera par les « riches » locaux pour commencer.
          D’après des Camerounais, béninois, Togolais, etc. une TV valant 300 € vaut là-bas 50 €.
          Si les Chinois démocratisent de la même façon VE + PV pour la recharge, même la classe moyenne Africaine roulera peut-être en VE pour commencer !??? Genre Spring dépouillé

  3. Les pays « occidentaux » ont subventionné des années les entreprises étrangères (sous couvert d’écologie) sans jamais leur demander de contre partie (comme une production locale par ex). Il était temps d’arrêter cette hérésie.

    1. C’était bon pour le « pouvoir d’achat » des 550 millions d’Européens … c’est devenu vite une drogue maintenant.
      Et avant, on était propriétaires des usines… Plus rien maintenant.
      Pire maintenant, la Chine finance les ennemis de l’Europe et de la France.
      Regardez l’état de l’Allemagne … l’ex champion de l’Économie européenne… Certains disent que maintenant que la France, c’est l’Allemagne en mieux … alors que cela ne va pas pour autant !

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