Annulation contrat BMW / Northvolt, manque de capacité ou de demande ?

Annulation d’un contrat de de 2 milliards d’euros

BMW a confirmé jeudi 20 juin les informations du magazine allemand Manager Magazin faisant état de l’annulation d’un contrat d’une valeur de 2 milliards d’euros passé avec l’industriel suédois Northvolt.

Selon Bloomberg, « le plus grand et le plus prometteur des fabricants de batteries du continent accuse des retards de production ». Le média ajoute que le constructeur automobile allemand a “annulé une commande de 2 milliards d’euros en invoquant des problèmes de qualité ».

Qualité, retard … mais surtout manque de capacités

Le contrat de fourniture long terme avait été signé avec Northvolt en 2020 pour des cellules de batterie destinées aux véhicules électriques. Il prévoyait une livraison à partir de cette année.

Mais face au retard accumulé, BMW aurait fini par perdre patience selon les medias.

Si la raison avancée est celle de la qualité des premières batteries livrées, Electrive, média allemand spécialisé dans la voiture électrique, indique que “Northvolt n’a pour l’instant qu’une seule usine en service en Suède (et ce depuis 2022), toutes les autres sont encore en projet”.

Le 25 mars dernier, la première pierre d’une méga-usine en construction à Heide, dans le Schleswig-Holstein, dans le nord de l’Allemagne a  certes été posée en grande pompe. Une implantation rendue possible grâce aux apports de 902 millions d’euros de Berlin et des Länder allemands.

Mais Lundi 17 juin, Peter Carlsson, le patron et cofondateur de Northvolt, a annoncé à la municipalité de Borlänge, dans le centre de la Suède, qu’au final la société ne s’implanterait pas dans la commune. Déclarant « qu’il avait de mauvaises nouvelles » et « que le conseil d’administration avait décidé de tout laisser tomber”, le maire, Erik Nises,  a  été très critique à l’égard de la manière dont l’entreprise a géré l’affaire.

Sur la table depuis 2022, ce projet d’usine de batteries avait été repoussé à plusieurs reprises par Northvolt.

Un expert suédois en économie industrielle, estime quant à lui que Northvolt est « un chasseur de subventions » et que d’autres municipalités offrent apparemment des subventions plus généreuses.

Notre avis, par leblogauto.com

Les véhicules électriques, çà eut payé ? Constatant une baisse de la demande de VE sur le Vieux Continent, les constructeurs européens semblent d’ores et déjà freiner leurs projets industriels de production de batteries.

Signe des temps, le consortium ACC (Automotive Cells Company), créé par Stellantis et TotalEnergies auxquels s’est joint Mercedes-Benz, a démarré son usine de Douvrin en début d’année. Mais désormais, les programmes des deux usines allemande et italienne ont été mis en veilleuse. Objectif : envisager la fabrication de batteries moins coûteuses.

Sources : MT Newswires, Electrive, Bloomberg, Media suédois

(6 commentaires)

  1. Northvolt lève des milliards chez les blaireaux.( les banques de l’union européenne et l’Allemagne ) …. pour le non remboursement , on augmentera les impots dans la zone euro ….
    TotalEnergies , 153 milliards en bourse , va gagner des milliards.

  2. La source donne quelques explications intéressantes: Northvolt est censé fournir des cellules prismatiques, uniquement utilisées sur la plateforme ‘mixte’ actuelle. La prochaine génération dérivée de la ‘neue klasse’ utlisera des cylindriques (ex ix3 2025). Le timing est donc essentiel, et ces prismatiques ne seront d’aucune utilité dans 2 ans – pas moyen de ‘faire glisser’ le contrat. Le noeud du problème semble donc les retards de Northvolt. La capacité manquante sera fournie par Samsung.
    Je n’ai trouvé aucune source parlant d’un problème de demande à l’origine de cette décision.

  3. 1- NordVolt produit des batteries à partir du recyclage d’anciennes batteries notamment.
    Or on se rend compte à l’usage que la durée de vie d’une batterie est au moins équivalente à la durée de vie du véhicule (+/-15 ans ou 300000 km pour atteindre les fameux -20% de capacité) donc les sites qui veulent valoriser les batteries en fin de vie sont nettement moins nombreux que prévu (la garantie de 1600000 km-100000 miles) est très confortable et à part les véhicules accidentés non réparables les batteries s’useront moins vite que les moteurs thermiques. les moteurs électriques quand à eux sont capables de fournir 1 million de km.
    bref, l’industrie du recyclage a démarré trop vite par rapport au besoin.
    2- le coût du recyclage est supérieur à celui du mining (normal, on extrait gratuitement les matières premières du sol (les états prennent une taxe marginale) alors que les batteries usagées se vendent cher.
    3- produire en Europe du Nord coûte plus cher qu’en Chine (même si le bilan carbone est meilleur, mais on s’en fout tant qu’il s’agit de vendre et de gagner un peu plus)
    4- je n’ai pas tous les détails du process Nordvolt, mais ils ont fait les appels d’offres pour la construction de l’usine de recyclage avant d’avoir validé le procédé de recyclage des métaux, donc il se peut qu’il y ait des défauts de qualité sur les batteries fabriquées à partir des métaux récupérés.

    les inconvénients de l’argent magique de Bruxelles, on peut dépenser sans être sûr de se que l’on achète et surtout quand la boite est dirigée par des financiers et non des techniciens.

    1. On a beau être à l’ère des EV, il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs 😉 Merci pour le commentaire pertinent!
      A part ‘50% de matériaux recyclés en 2030’ je n’ai pas trouvé la teneur dans les cellules actuelles. Vu que l’usine de recyclage n’a pas encore démarré sa construction, j’imagine que c’est proche de zéro.

      1. l’usine de recyclage est en cours de qualif, mais il y a eu des impasses de procédés au départ, donc pas mal d’ajustements nécessaires par rapport au RFQ. je n’ai des infos que sur la partie chimie, pas la production des cellules

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