L’UE instaure des tarifs douaniers sur VE produits en Chine

Droits de douane supplémentaires

La Commission européenne a annoncé mercredi les résultats de son enquête anti-subventions ouverte en octobre dernier, visant les producteurs de voitures électriques basés en Chine.

La Commission européenne a annoncé qu’elle combattrait les subventions excessives de l’Etat chinois en faveur de la production de véhicules électriques sur son territoire en imposant des droits de douane supplémentaires allant de 17,4 % pour BYD à 38,1 % pour SAIC, en plus du droit standard de 10 % sur les voitures.

Une décision qui intervient moins d’un mois après que Washington a annoncé son intention de multiplier par 4 les droits de douane sur les véhicules électriques chinois pour les porter à 100 %.

Cela équivaut tout de même à des milliards d’euros de coûts supplémentaires pour les constructeurs automobiles établis en Chine à un moment où ils peinent à faire face à la baisse de la demande et à la chute des prix sur leur marché intérieur chinois.

Pour rappel, le 4 octobre 2023, la Commission européenne avait officiellement ouvert une enquête anti-subventions sur les véhicules électriques chinois en réponse à l’augmentation des exportations en provenance de Chine de voitures électriques à prix très compétitifs vers le marché européen.

Afflux de VE en provenance de Chine

La Commission estime que la part de Pékin dans les ventes de véhicules électriques en Europe pourrait doubler d’ici 2025, passant de 8 à 15 %. Un véritable danger pour son industrie automobile …

Les constructeurs automobiles européens sont en effet confrontés à un afflux de véhicules électriques produits et proposés à moindre prix par leurs concurrents chinois.

La Commission affirme que leurs prix sont généralement inférieurs de 20 % à ceux des modèles fabriqués dans l’UE.

Impact également sur les constructeurs européens …

Reste que les constructeurs chinois ne sont pas les seuls à être potentiellement impactés ..

Les cours des actions de certains des plus grands constructeurs automobiles européens, qui réalisent une grande partie de leurs ventes en Chine, ont chuté par crainte de représailles chinoises. Certains, comme BMW devront en effet également payer des droits de douane sur leurs véhicules électriques fabriqués en Chine et vendus en Europe.

Volvo a d’ores et déjà annoncé quant à lui avancer le rapatriement d’une partie de sa production sur le territoire européen.

Pékin prévient d’une riposte

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que l’enquête de l’UE était un « cas typique de protectionnisme » et que les tarifs porteraient atteinte à la coopération économique entre la Chine et l’UE ainsi qu’à la stabilité des chaînes de production et d’approvisionnement mondiales de l’automobile. Sous-entendu : on saura vous bloquer sur ce point …. alors que bon nombre de matériaux, batteries et semi-conducteurs indispensables à la production de VE proviennent de Chine.

Pékin prendra toutes les mesures nécessaires pour « sauvegarder fermement » ses droits et intérêts légitimes a par ailleurs ajouté le porte-parole.

Même pas mal rétorque l’Association chinoise des voitures particulières

L’Association chinoise des voitures particulières (CPCA) semble quant à elle moins préoccupée. « Les tarifs provisoires de l’UE viennent essentiellement dans nos prévisions, avoisinant en moyenne 20%, ce qui n’aura pas beaucoup d’impact sur la majorité des entreprises chinoises, » a déclaré Cui Dongshu, secrétaire général de la CPCA. « Ceux qui exportent des véhicules électriques fabriqués en Chine, comme Tesla, Geely et BYD, ont encore un énorme potentiel de développement en Europe à l’avenir, » a-t-il ajouté.

Les fabricants et fournisseurs de véhicules électriques chinois commencent également à investir dans la production européenne, ce qui permettrait d’éviter les tarifs douaniers.

La Chine a anticipé et a d’ores et déjà des solutions …

Sources : Reuters, AFP

(10 commentaires)

  1. C’est une bonne chose mais cela ne va pas assez loin à savoir :

    – sur l augmentation des droits (pourquoi ne pas faire 100% comme les usa)
    – qui de l ensemble de la chaîne (pièces, r&d) il faut appliquer la même

  2. Ce qui est dingue c’est l’inertie dans la prise de décision. Il y a moins d’un an on subventionnait encore largement ces Chinoiseries et maintenant on va enfin les surtaxer. pourquoi les a t on subventionnées si longtemps. ça va être colossal l’écart de tarifs avant/après sur les Dacia Spring et autres MG.

  3. Et les mauvais disent que l’UE ne sert à rien, qu’elle est faible etc etc.
    Déjà qu les clients des VE chinois ne se précipitaient pas – cf les stocks d’invendus dans les ports de débarquement, cette fois-ci ça va être la Bérézina !
    Quod Leo, n’est-ce pas !

  4. Je ne comprends pas trop le débat.
    Les chinois ont imposés depuis 25 ans aux occidentaux de créer de co-entreprise, de fabiquer en chine, de transférer la technologie et ont appliqués des taxes massive à l’importation de voitures.
    Sauf erreur, les taxes d’importations sont passés de 25% à 15% en 2018.
    Les nouvelles taxes europeennes sont faibles et bien tardives.

  5. ENFIN !!!
    Pourquoi le faire uniquement sur les VE ?
    Pourquoi de ne pas l’avoir fait… Pour tout… Depuis 20 ans ?
    Au moins 10 ans, quand on était déjà sûr que l’on s’était fait rouler dans la farine….

  6. Alors l’UE est un des gros clients de la Chine donc je crois que c’est celui qui achète qui commande … la Chine nous achète pratiquement rien donc. Je crois qu’il faut arrêter d’avoir d’une puissance qui n’achète rien à ne nombreux pays européens. Les seuls bénéficiaires du miracle chinois sont l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique du Nord.

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