Le week-end dernier, le dimanche 2 juin plus précisément – alors que l’Italie célébrait la fête de la République, née le 2 juin 1946, le musée Alfa Romeo, situé à Arèse dans une ancienne usine du Biscione, fêtait les 70 ans de la Giulietta, modèle emblématique de la renaissance de la marque dans les années 50, mais aussi symbole du « miracle économique italien » et de la dolce vita.
Nous avons pu y assister et, pour ce faire, quoi de mieux que d’y aller en Giulietta Sprint ? C’est donc à bord d’un modèle de 1962, essayé et déjà présenté sur ce site quelques temps auparavant, que s’est accompli le périple, mené au volant avec brio par Laurent Bonnery, président du club Alfa Romeo Côte d’Azur. Une Sprint « Blu tornado », équipée d’un 4 cylindres bialbero 1300cc à double carburateur Weber, donné pour environ 95 chevaux dans cette préparation. Une voiture affectueusement surnommée « Romy ». Pour le comprendre, replongez-vous dans l’article de l’essai.
Alfa classique + paysages italiens = perfection
Partis de Nice, nous nous sommes rendus à Milan, mais pas question de faire le trajet d’une traite via l’autoroute, d’autant plus que, une fois les montagnes ligures passées, les « autostrade » piémontaises et lombardes ne sont pas les plus excitantes à parcourir, avec d’interminables lignes droites. C’est donc par des « chemins de traverse » que nous sommes passés : l’arrière-pays très vallonné d’Imperia, avec ses petits cols sinueux, puis la superbe vallée du Tanaro en direction de Mondovi, avec ses airs de petite Suisse, le stupéfiant vignoble du Barolo (un des vins les plus prisés de la péninsule), les environs d’Alba, Asti, Alessandria, avant tout de même d’emprunter un peu d’autoroute pour achever le trajet de 450 bornes et naviguer à travers le dense réseau routier de la métropole milanaise, en passant d’une « tangenziale » (périphérique) à une autre.
Un festival de modèles
Le Musée, renové quelques années auparavant, proposait plusieurs réjouissances : une parade sur le petit circuit attenant pour les modèles classiques, une conférence historique dans la « salle Giulia » où toute la gamme fut passée au crible (Giulietta berlina, sprint, spider, SZ Zagato, etc), un concours d’élégance, une visite du musée ou encore un showroom à ciel ouvert exposant une partie de la collection.
Les participants étaient nombreux, certains venant de très loin, Australie et même Afrique du Sud ! Finalement, les Sprint n’étaient pas si nombreuses que cela, une quinzaine, accompagnées de quelques spider, SZ et berlina. Néanmoins, elles pavoisaient aux couleurs les plus iconiques dont évidemment le Rosso Alfa mais aussi le superbe « Blu Iseo », dans le ton azur / vert d’eau, qui s’inspire de la couleur du lac Iseo, situé non loin de là, près de Brescia.
La Giulietta 2, produite à la fin des années 70, était aussi de la partie, mais ce n’est pas franchement la plus jolie avec son style cubique à la serpe très marqué de l’époque…par contre, un gros cortège de Giulietta 3 est arrivé, avec des dizaines de modèles de toutes les couleurs. N’étant plus produite depuis 2019, cette génération vieillit très bien et conserve un charme fou…c’est d’autant plus rageant qu’elle n’ait pas été renouvelée au temps de FCA. Finalement, bien que l’évènement soit dédié à la Giulietta, une grande partie du panthéon Alfa est arrivé sur le parking : Giulia GTA, GT, Spider, GTV 2000, 4C, Stelvio et Giulia QV, Alfetta, 147 GTA, 156 GTA, Alfetta GTV, Montréal, 75, etc.
Une fois entrés dans la zone du musée, nous avons pu profiter aussi de cette exposition « en plein air », aux abords de la petite piste, pour y admirer de nombreux modèles classiques iconiques, d’avant-guerre et surtout de l’immédiat après-guerre, notamment des modèles carrossés par Touring : la 6C 2500 Freccia d’Oro, 6C 2500 SS, la 1900 Touring Superleggera ou encore 6C 2500 SS « Villa d’Este », une pure merveille.
Avant de repartir, un petit détour s’imposait par l’Alfa Romeo Caffè évidemment ! Les 1000 bornes avalées dans la Sprint n’ont fatigué ni les passagers ni la voiture en question. Plus elle roule, mieux elle se porte. Le bialbero, qui monte dans les tours en « roulant les r » comme les italiens, est un pur « cuore sportivo ».
La dernière génération de Giulietta, à sa sortie, était décevante voire indigne de son patronyme. 15 ans plus tard, elle a gagné en charme, surtout comparée à la production actuelle chez la concurrence et surtout au sein du groupe Stellantis…
Toujours la même question : mais qu’est-il arrivé à Alfa Roméo, le concurrent frontal de BMW dans les années 60 ?
Déjà l’histoire de toutes les marques italiennes : grèves, corruption, finances en berne, manque d’investissements, choix industriels déroutants.
Et un nationalisme étriqué qui a empêché VW de racheter Alfa Roméo plusieurs fois. VW voulait doter les futures Alfa du 4 cyl des Porsche Cayman, excusez du peu !
Dans Stellantis, les Alfa seront des clones DS/Lancia – avec des 3 cyl hybridés ?
Bref, la Giulietta c’est quand même un patronyme du passé, et je vois mal la marque en relancer une nouvelle au milieu de ses SUV.
Reste de jolies collectionnables et une image de Dolce Vita. C’est déjà ça !
@nico
en effet, la 147 avait été victime de préjugés de la part de la presse auto : partout on pouvait lire que la finition n’était pas au niveau premium, alors que l’audi a3 était encensée. La réputation Audi et Alfa a beaucoup influencé les critiques. La 147 était une vraie compacte premium (en plus d’avoir un design extraordinaire, et des moteurs hors du commun, dont un V6). Je dis ça en toute objectivité, car, comme écrit plus haut, je n’oserais pas dire que la Giulietta est aux standards premium, ni que son design soit totalement convaincant….
une belle marque, de belles voitures, mais les motorisations indignes, la fiabilité désastreuse, et sans aucun doute une mauvaise gestion auront eu raison d’alfa. Tavares veut sauver alfa, on verra si il y arrive
Vivement une Giulietta sur l’excellente base de la 308…