Qui veut des déchets de la « route solaire » ?

Inaugurée en grande pompe par celle qui était alors Ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, la route solaire a été le fiasco attendu. Comment a-t-elle pu être convaincue qu’une route avec des camions, véhicules particuliers de 1,5 à 2,5 tonnes, les intempéries, les UV, etc. allait résister ? Il suffit de regarder une route refaite à neuf s’abîmer en quelques dizaines de mois pour comprendre que des dalles solaires posées à même le sol n’allaient jamais tenir ni produire.

Colas (géant de la construction de routes) et sa filiale Wattway ont convaincu l’ambitieuse Ministre d’investir 5 millions d’euros dans le projet. Ségolène Royal promettait même 1000 km de route solaire avant 2020. Rapidement, il est apparu que la route se détériorait bien plus rapidement que Colas ne l’avait envisagé. Encrassement des cellules photovoltaïques qui ne produisaient pas autant que prévu, mouvement de terrain déconnectant des pans entiers de la route, sans parler des nuisances sonores d’un revêtement très bruyant.

Persévérer dans l’erreur

Au final, cette route aura produit quelques kWh et aura même été partiellement remplacée, Colas et Wattway s’entêtant dans leur erreur. Ce lundi 27 mai 2024 le démantèlement total a débuté et il devrait être achevé le 7 juin. La route aura été resurfacée de manière traditionnelle et les stigmates de cette blague à plusieurs millions sera derrière nous.

Cette expérimentation a-t-elle été inutile ? Pour Wattway : non. En effet, les dalles ne sont pas adaptées à une route classique, mais résisteraient sur des pistes cyclables. Ils n’avaient qu’à commencer par là. Il y a déjà pas mal de kilomètres à couvrir et ils peuvent alimenter un éclairage local de la piste. Des ombrières de piste seraient aussi pas mal, production optimisée et cyclistes à l’abri des intempéries ou du soleil.

Concernant la route solaire, rassurez-vous, les déchets vont être récupérés par Wattway qui veut encore les analyser pour voir le vieillissement. Dans les autres inepties testées (à coup d’argent injecté) il y avait aussi le trottoir générateur d’électricité à Toulouse. Lancé en 2010, cela a fait long feu. Mais la start up a trouvé un moyen de vendre le brevet aux USA en 2013.

(7 commentaires)

  1. Qui ne tente rien n’a rien.
    Si ça avait marché, on aurait crié au génie…

    A titre de comparaison, 6 millions c’est 2 ronds points.

    Personnellement, je préfère que mon argent serve à ce type d’expérience qu’à construire des ronds points.

  2. Ségolène, l’ex ambassadrice des pôles pour astiquer le noeud des pingouins sur la banquise mdr, pathétique gaule…..On lui doit aussi les portiques Ecomouv qui pourrissent encore, la marque foireuse Mia, le pillage de je ne sais plus quel conseil régional de la décentralisation redondante et stérile et ça n’a jamais eu à rendre des comptes à personne ce genre de Thédardiers, pléthores dans la pseudo élite franchouille gerbante, à qui il faudra ériger un jour, des latrines aussi hautes que l’arc de Triomphe quand ils seront crevés en guise de cénotaphe……Enfin bon, quand on circule en gaule, on constate que seuls les radars sont neufs, et avec l’approbation de la petite bourgeoisie de crétins séniles à la retraite des 30 glorieuses qui ont rendu ce pays anxiogène et laminé pour de longues années

  3. Une piste cyclable solaire qui recharge les vélos en roulant,promis je me met au vélo électrique.

  4. c’est un peu facile de pointer le/la ministre, qui ne peut pas être spécialiste de tout. Quand des gens malins viennent vous voir avec une idée qui en plus sera bénéfique pour votre image, vous adhérez non?

    il suffit de voir le nombre de SUVs vendus en France. les gens en ont ils besoin? assurément non! mais le marketing les a convaincu de la nécessité de l’acheter, c’est bon pour votre image cool et valorisant auprès du voisin.
    pourtant le machin haut sur pattes coute plus cher et consomme plus.

    Ségolène est une bonne cliente, c’est pas plus compliqué que ça

  5. pour info il y a déjà eu des pistes cyclables qui ont été couvertes par Wattway. même résultat que sur les routes, quelques mois de production, puis infiltrations, craquèlements, fissures, délaminages,……
    allez voir celle de parisnord vers bobigny sur la piste cyclable au bord du canal. elle est dans un état lamentable.

  6. Je lis les commentaires de certains : « si on n’essaie pas, on ne progresse pas. »
    Certes, certes. Le petit souci est que quand ça a été annoncé, LBA et certains d’entre nous avaient posé un regard critique sur le projet, et avaient pointés du doigt certains problèmes prévisibles, comme l’encrassement ou le vieillissement accéléré.
    Résultat, nous sommes devant un énième siphonnage d’argent public, avec la complicité ou en abusant de la crédulité d’une ministre.
    Les avions renifleurs de pétrole de Giscard volent toujours !

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