Alfa Romeo ne pourra plus décentrer les plaques d’immatriculations

Cultiver son originalité

Outre le Scudetto, parmi les autres gimmicks stylistiques connus de la marque, nous pouvons citer aussi le Trilobo, mais aussi quelques originalités comme la poignée de porte arrière dissimulée dans le montant et bien entendu la plaque d’immatriculation décalée, présente sur de nombreux modèles ayant un grand Scudetto, à l’instar de la Giulietta et de la Giulia moderne, du Stelvio et du Tonale.

Et bien, cette fameuse plaque décalée, qui faisait l’originalité de certains modèles Alfa, ce sera bientôt de l’histoire ancienne.  Le tout dernier modèle de la marque, l’Alfa Romeo Junior, qui entend redéfinir les codes visuels Alfa, annonçait déjà la couleur avec une plaque d’immatriculation centrée. Outre les considérations esthétiques – donner priorité à la symétrie – ou encore la rationalisation de la production dans un segment où plusieurs modèles des marques Stellantis partagent la même plate-forme, Alejandro Mesonero-Romanos, le directeur du design d’Alfa Romeo, a avancé une autre explication.

Encore la faute de l’Europe ! (comme diraient les autres)

Dans une interview accordée à Autocar, le responsable du design de la marque milanaise a expliqué que cette décision est principalement due à de nouvelles régulations européennes. « Nous ne pouvons plus mettre la plaque d’immatriculation sur le côté à cause des réglementations d’homologation pour la sécurité des piétons, » a-t-il déclaré. En effet, les nouvelles Régulations Générales de Sécurité de l’Union Européenne ont été mises en place pour mieux protéger les piétons en cas de collision avec une voiture, dans le cadre de la nouvelle norme GSR2 qui entrera en vigueur en juillet 2024. Cela signifie que les futures remplaçantes des Giulia et Stelvio électriques, ainsi que tous les nouveaux modèles à venir, auront la plaque d’immatriculation centrée. Il est difficile de savoir en quoi un positionnement centré est préférable pour la sécurité piétonne, mais toujours est-il que les normes européennes ne permettent plus cette fantaisie. Et oui, ça bosse dur à Bruxelles ! Mesonero-Ramos précise de toute façon qu’il préfère la symétrie…

La plaque décentrée, loin d’être incontournable

Rappelons que, de toute façon, la plaque décentrée n’a pas toujours été utilisée chez Alfa, loin s’en faut. Si cela a été le cas pour des modèles d’avant-guerre, au Scudetto immense, mais aussi dans les années 50, comme sur la 1900, la Giulietta ou encore la 2000, qui avaient un Scudetto très étiré verticalement, cela n’était pas le cas sur les Giulia, GTV, Alfasud, 33 et autres modèles des années 70/80. Il est vrai que les plaques d’immatriculation, pas encore normalisées à l’échelle européenne, étaient souvent de petite taille sur l’avant (notamment en Italie), et que le Scudetto, du milieu des années 60 jusqu’au début des années 90 (sur la 155 par exemple) était lui aussi bien plus compact.

La 156, malgré un Scudetto assez petit, a relancé en 1997 cette mode. Or, le succès esthétique et d’estime de ce modèle, qui fut considéré comme une « renaissance » pour la marque, a imprimé la rétine des alfistes et marqué les mémoires. Avec la 147, Alfa a relancé des Scudetto étirés et grands, ce qui a ensuite imposé la plaque décentrée sur les Mito, Giulietta, 159, 8C, 4C etc jusqu’au Tonale. On voit donc que cela n’a pas toujours été le cas. On dira surtout que ce problème de plaque est pour bien des alfistes un épiphénomène, en comparaison des débats endiablés que suscitent la nouvelle approche stylistique globale proposée par le Junior…

(14 commentaires)

  1. A la base, j’aurais pensé à une autre raison motivant cette interdiction de décentrage (que je ne trouve pas inesthétique sur les Alfa pour ma part): Plus de radars prenant de face à droite qu’a gauche… et peut-être quelques conséquences sur les taux de réussite de lecture (entre l’éloignement supérieur et la courbure de l’avant) automatisée sur les photos flash.
    Les piétons, c’est en effet capillotracté…

  2. C’est sûr que c’est certainement plus dangereux de se prendre une plaque d’immat de travers dans les jambes qu’un mur bien droit et bien symétrique de 1.2m de haut et 2m de large. ^^

  3. Je ne crois pas une seconde à cette explication. Ce designer de lave-vaisselle et de Dacia, promu au rang de responsable du design d’une des marques automobiles les plus emblématiques, est capable des mensonges les plus éhontés. En plus mettre la faute sur l’europe c’est tellement plus facile que d’apporter les vraies explications, surtout que journalistes et lecteurs sont prompts à se prendre au jeu….

    1. taper sur l’Europe c’est le meilleur moyen de gagner des points (de part de marché ou dans les sondages) ?

      1. 6 mois ou 6 ans, le fait est que la Milano /Junior est la plus moche et la plus insipide des Alfa depuis 20 ans. En plus il se permet de commenter ses « œuvres », tout en avançant des arguments fallacieux ; à sa place j’irai me cacher…

    1. L’Europe c’est surtout une bonne excuse pour tous les politiques qui n’assument pas leur mesures impopulaires.

  4. Si la plaque est un PB de sécurité, je prospe de la supprimer tout simplement ???ben quoi si c’est pour sauver des vies ?

  5. Tant mieux ! J’ai toujours trouvé ça horrible la plaque sur le coté. Il y a plusieurs exemples de voitures très esthétiques à leur présentation mais qui donnent l’impression d’avoir une verrue au nez une fois la plaque ajoutée, comme si les designers n’avaient pas pris ça en compte, je n’ai jamais compris (exemple ma mx5 première génération).

  6. Un point me semble omis dans l’article et les commentaires : les plaques d’immatriculation avant ont un format réduit en Italie (tout comme en Suisse d’ailleurs). Cela entre en ligne de compte dans le choix d,excentrer la plaque, puisque, c’est une réalité, l’italie est le marché numéro 1 d’alfa romeo. Depuis qu’alfa est devenue une filiale de Peugeot, cet argument tombe à l’eau (comme les Lancia à Sochaux)

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