Demande d’essence : croissance ralentie par demande VE en Chine / US

Wood Mackenzie prévoit la plus faible croissance de la demande d’essence depuis 2020

Selon le cabinet de conseil Wood Mackenzie, la demande devrait augmenter de 340 000 barils par jour (bpj), pour atteindre 26,5 millions de bpj cette année, ce qui constituerait la croissance la plus faible depuis 2020.

Il s’agirait alors d’une baisse notable par rapport à la croissance de 700 000 bpj enregistrée l’année dernière, alors que la Chine se rapproche d’un pic de demande de carburant du secteur transport et que les États-Unis l’ont dépassé.

Une baisse de la croissance due à l’essor des VE, notamment en Chine

« La pénétration des véhicules électriques a augmenté aux États-Unis et en Chine », a ainsi indiqué l’analyste de Woodmac, Sushant Gupta. Estimant que pour cette année, la demande chinoise ne devrait augmenter que de 10 000 bpj, en raison de l’adoption accrue de véhicules électriques.

La Chine, autrefois le principal moteur de la demande d’essence dans le monde, devrait représenter plus de la moitié de toutes les ventes de véhicules électriques cette année, selon l’Agence internationale de l’énergie.

La consommation d’essence par le plus grand importateur de pétrole brut au monde devrait augmenter d’environ 1,3 %, soit environ 2 millions de tonnes, pour atteindre 165,1 millions de tonnes métriques (3,8 millions de bpj) cette année, selon les prévisions d’une filiale de China National Petroleum Corp (CNPC).

Compte-tenu de la baisse des tarifs observée actuellement qui stimule la demande, la part des voitures électriques vendues cette année pourrait atteindre 45 % en Chine, environ 25 % en Europe et plus de 11 % aux États-Unis, estime l’AIE (International Energy Agency / Agence Internationale de l’Energie).

Des estimations partagées

Selon le cabinet de conseil Rystad Energy, la demande mondiale d’essence devrait atteindre environ 26 millions de bpj en 2024, en hausse d’environ 300 000 bpj par rapport à une croissance d’environ 700 000 bpj en 2023, alimentée par le boom de la consommation après la pandémie, a déclaré pour sa part l’analyste Mukesh Sahdev. Des chiffres similaires à ceux estimés par le cabinet de conseil Wood Mackenzie.

La branche exploration du plus grand raffineur de la Chine, Sinopec, prévoit pour sa part une augmentation de la demande d’essence de 1,7 %, soit environ 3 millions de tonnes, pour atteindre 182 millions de tonnes cette année.

Demande d’essence stimulée en Inde et en Indonésie

En comparaison, les ventes de voitures en plein essor, ainsi qu’une forte croissance économique et une faible pénétration des véhicules électriques, stimulent la demande d’essence en Inde et en Indonésie. Compensant en quelque sorte la baisse de la croissance observée en Chine.

La consommation d’essence de l’Inde atteindra un nouveau record de 39,2 millions de tonnes (908 000 bpj) au cours de l’année se terminant en mars 2025, en hausse d’environ 5 % par rapport à 37,2 millions de tonnes consommées au cours de l’année s’achevant en mars 2024, selon les estimations du gouvernement indien.

Demande stable prévue aux Etats-Unis

La consommation d’essence aux États-Unis est tombée à environ 376 millions de gallons par jour (8,94 millions de bpj) en 2023 après avoir atteint un record de 392 millions de gallons en 2018, selon l’Administration américaine de l’information sur l’énergie. Les analystes prévoient une demande stable en 2024.

En conséquence, les marges de raffinage aux États-Unis devraient rester sous pression après la saison estivale propice aux déplacements, ont déclaré les analystes de Woodmac et Rystad.

Les marges de raffinage devraient être sous pression en Europe

En Europe, la demande d’essence devrait croître de 50 000 bpj, soit 2,3 % en 2024, pour atteindre 2,19 millions de bpj, conformément aux années récentes, selon le consultant FGE.

La demande stagnante en essence en Europe et la concurrence croissante du nouveau site de raffinage de Dangote au Nigeria, le plus grand site d’Afrique et d’Europe, qui pourrait ajouter 280 000 à 300 000 bpj d’essence aux bilans mondiaux, devraient mettre les marges de raffinage européennes sous pression, estime par ailleurs Woodmac.

Des marges de raffinage en hausse actuellement aux USA et en Asie

Les marges sur l’essence ont d’ores et déjà augmenté de 85 % aux États-Unis et en Asie cette année, pour s’établir à environ 29 $ par baril de pétrole brut WTI le 1er mai, et de 29 %, soit environ 13 $ par baril de pétrole brut Brent le 30 avril, respectivement, selon les données de la LSEG. Une hausse due notamment à l’anticipation d’une demande estivale robuste.

Les marges ont gagné en force en début d’année en raison de diverses pannes de raffineries en Asie et aux États-Unis, tandis que des coûts de fret plus élevés dus aux attaques contre les navires en mer Rouge et l’infrastructure énergétique russe ont soutenu les marchés européens de l’essence.

Notre avis, par leblogauto.com

Pour rappel, en mars dernier, l’analyse publiée par le cabinet de conseil en énergie Wood Mackenzie avait révélé que plus d’un cinquième de la capacité mondiale de raffinage de pétrole est menacé de fermeture, alors que les marges bénéficiaires de l’essence s’affaiblissent et que la pression pour réduire les émissions de carbone augmente.

Un commentaire

  1. le jour ou la Chine, les USA et l’Europe seront majoritairement équipés en VE (2040?) l’extraction du pétrole va se calmer fortement. car moins de demande = prix en baisse et donc la plupart du pétrole non conventionnel ne sera plus exploité. les usages pour la chimie continueront surement, mais vont eux aussi se réduire.
    il ne se passe pas un jour sans une annonce d’un nouveau projet de SMR pour le chauffage, pour une usine, pour des bateaux…

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