Emissions de gaz à effet de serre : bien mais peu mieux faire
Saluant les chiffres provisoires du Citepa faisant état d’un recul de 4,8% des émissions de gaz à effet de serre du pays pour 2023, le HCC a tenu toutefois à souligner que ces derniers « ne doivent pas occulter les efforts majeurs » demeurant à accomplir.
Une telle baisse « si elle était confirmée (…) doit être soutenue chaque année d’ici 2030 et au-delà et se refléter au sein de tous les grands secteurs émetteurs », a ainsi souligné Corinne Le Quéré dans un courrier adressé à Gabriel Attal.
Pour mémoire, Le Haut Conseil pour le climat (HCC) est un organisme indépendant institué par Emmanuel Macron fin 2018 et chargé d’évaluer les politiques climatiques de la France. Placé auprès du Premier ministre, il est composé d’une douzaine d’experts dont la climatologue Valérie Masson-Delmotte et l’ingénieur Jean-Marc Jancovici.
Des plans et des lois de programmation non encore adoptés
« A ce jour, le Haut conseil pour le climat constate qu’après plusieurs consultations et débats, ni la loi de programmation énergie et climat, ni la Stratégie française énergie et climat, ni la 3ème Stratégie nationale bas carbone, ni le 3ème Plan national d’adaptation au changement climatique, ni la 3ème Programmation pluriannuelle de l’énergie n’ont été formellement adoptés, en dépit des obligations législatives », détaille la présidente.
Or, martèle-t-elle, « ces documents sont essentiels afin de guider l’action climatique à long terme » de la France alors que « le niveau d’urgence actuel, tant en matière d’atténuation que d’adaptation, (…) invite à réaffirmer fermement et sans délai la politique climatique » du pays.
Le Haut conseil pour le climat s’inquiète d’un risque de recul des ambitions
« Le Haut conseil pour le climat ne peut que s’inquiéter du risque de recul de l’ambition de la politique climatique induit par les dérives de calendrier de ses instruments les plus structurants », alerte le courrier.
Selon l’organisme, l’accélération de la baisse des émissions est « d’autant plus nécessaire » que l’état de santé actuel de nos forêts, suite aux impacts du changement climatique, limite fortement leur contribution au stockage du carbone. Les chiffres du Citepa ne sont en effet que des émissions brutes et ne prennent pas en compte l’impact des puits de carbone.
La France a pour ambition de réduire ses émissions de 50% (-55% en net) d’ici 2030 pour se conformer aux engagements européens et d’atteindre la neutralité carbone. « Ces défis ne pourront être relevés en France que si la politique climatique d’adaptation change d’échelle en devenant anticipatrice, préventive et transformatrice, et si le cadre stratégique pour l’atténuation, qui se construit, est mis en oeuvre de manière opérationnelle et systématique », estime la présidente du HCC.
Elle rappelle que « différer la mise en oeuvre comme réduire l’ambition de l’action climatique serait renoncer à assurer la protection de la population ».
Notre avis, par leblogauto.com
En juin 2023, le Haut conseil pour le climat avait indiqué dans son rapport annuel que les moyens de transport (voitures, camions, avions) constituaient le plus gros secteur émetteur de CO2 en France, devant l’industrie, avec 32,3% des émissions nationales. Or, les émissions du secteur n’avaient alors baissé que de 2,9% par rapport à 2019, à 130,5 millions de tonnes d’équivalent CO2.
« Ça ne va pas du tout », avait alors regretté Corine Le Quéré. Selon les calculs présentés dans le rapport, pour atteindre les objectifs fixés par la France dans sa Stratégie nationale bas carbone (SNBC), soit la neutralité carbone à l’horizon 2050, il faudrait multiplier les efforts par trois sur la période 2023-2030.
Le HCC mettait alors lourdement l’accent sur les voitures particulières, qui représentent la moitié des émissions du secteur. Des « paquets de mesures » ont été adoptés par le gouvernement pour faciliter la transition énergétique, « mais les incitations et les moyens financiers qui vont avec sont insuffisants », avait alors estimé le Haut Conseil.
Les modèles neufs à essence et diesel, qui représentent encore la majorité des ventes, avaient vu leur consommation augmenter (6,1 litres aux 100 kilomètres en moyenne) « du fait de l’augmentation du poids des voitures », notamment à cause de la mode du SUV, soulignait encore le HCC.
Proposant que l’interdiction des publicités pour les énergies fossiles puisse également être étendue aux SUV, l’organisme estimant que ces véhicules font partie des « biens et services manifestement incompatibles avec la transition ».
Les politiques de soutien à l’acquisition de voitures bas-carbone restent par ailleurs « excluantes » et « aggravent les inégalités, malgré des améliorations récentes » avait encore pointé l’organisme. « Les aides et les incitations actuelles n’orientent pas suffisamment la production vers des véhicules petits, plus légers et plus abordables, qui s’inscrivent dans un esprit de transition juste », regrettait le HCC. Dans ce cadre, le renforcement progressif des Zones à faibles émissions (ZFE), qui censurent les véhicules les plus âgés, « fait peser un risque d’exclusion sur les ménages les plus modestes » pointait-il encore.
« Les constructeurs se sont recentrés sur le haut de gamme à forte valeur ajoutée, poussant le prix des voitures à la hausse », analysait parallèlement le HCC. « L’État peut ici jouer un rôle pour inciter les constructeurs à proposer davantage de petits véhicules électriques, plus abordables, en renégociant son soutien global à la filière automobile » avait-il ajouté.
Le HCC préconisait également de maintenir une offre de voitures à essence Crit’Air 1 abordables, et des aides à l’achat de Crit’Air 1 d’occasion, en complément d’actions sur les alternatives à la voiture (transports en commun, mobilités douces).
Sources : AFP, HCC
Quand on voit ce que représente les émissions co² de la France sur la planète et si on compare a d’autres pays,c’est pinuts.je pense que le pays est confronté a des problèmes plus urgents a régler,lever le pied sur la pollution ne changera pas grand chose sur le devnir de la planète.atendons que les autres nous rattrape.
Gros +1.
La France et l’Europe sont leader dans tellement de domaines d’avenir qu’on peut bien s’endormir sur nos lauriers quelques années, laissons une chance aux autres continents de nous rattraper. Après moi le déluge.
Les changements récents sur les ZFE (non obligation de mises en place de ZFE parce qu’on ne dépasse plus les seuils dans les ZFE prévues) montrent qu’on va dans le bon sens, je trouvais que c’était une bonne nouvelle. C’est quand même dommage de s’arrêter sur une si belle lancée.
Désolé Elisabeth, je lirai la suite mais je fais une pause après avoir lu les paroles de la responsable HCC : « le niveau d’urgence actuel… »
Le niveau d’urgence actuel…. j’ai tellement ri que j’ai été dehors reprendre de l’air et constater que urgence est un choix de mot catastrophiste usité comme à l’habitude parce que faire peur c’est donner sens.
@SGl : pourquoi assimiler ?
C’est aussi plus facile de me classer….dans l’urgence ?
Oh mais je n’y avais rien vu de méchant.
Nos divergences ne sont jamais méchantes … Et je n’ai jamais compris l’intérêt de la méchanceté dans un échange (ou 2 monologues) sur un blog.
Hahaha un ciottiste…
Oh mais je ne suis pas même cynique.
Pour la pollution qui influence la santé on pourrait se ‘satisfaire’ de ce que cela fait du mal aux gens. Soyons fou, qu’ils en meurent même.
Mais ça ne suffit pas ?
Faut il ramener le tout au paroxysme de l’horreur ? Ça coûterait cher ? C’est au dessus de la maladie ou de la mort ?
Ah mais zut, le bilan économique est incertain alors qu’il est probable que la pollution ait une influence réelle sur l’espérance de vie.
(Mais va voir l’article LBA sur Airparif).
Ensuite va voir la carte de l’espérance de vie en France entre les régions rurales et urbaines. La pollution n’est pas le critère déterminant.