Un blason légendaire
Si pour les plus jeunes, Lola n’inspire pas grand-chose, c’est pour bien d’autres un nom mythique, qui avait malheureusement disparu en 2012 avec la faillite du Lola « historique », fondé en 1958 par Eric Broadley. Depuis l’acquisition du nom Lola Cars en 2022, Till Bechtolsheimer et son équipe développent leur programme depuis un nouveau siège mondial à Silverstone, au Royaume-Uni, en s’appuyant sur l’héritage du constructeur de voitures de course client le plus prolifique de tous les temps.
Fondée par Eric Broadley en 1958, Lola Cars a conçu et produit près de 5 000 voitures de course, remportant de nombreux succès notamment en IndyCar, au Mans, en Can-Am, en Formule 3000, Formule Ford, etc. Lola développa aussi ses propres voitures de sport dans les années 60, comme la puissante T70 et fut impliqué de manière intermittente en Formule 1, construisant des châssis notamment pour Larrousse à la fin des années 80, avant de connaître un énorme fiasco en 1997 avec le projet Mastercard. Plus récemment, Lola avait conçu des prototypes d’Endurance, dont la superbe Lola-Aston Martin LMP1 et aussi les monoplaces du Champcar.
Lola tourné vers le sport automobile « durable »
Lola Cars a donc annoncé aujourd’hui son retour dans le sport automobile, dans le cadre d’un partenariat technique pluriannuel avec Yamaha Motor Company pour s’engager dans le championnat du monde de Formule E à partir de la saison 11, quand celui-ci passera à la plateforme GEN3 Evo pour la saison 2024/25. Ce projet doit servir de tremplin pour développer la compétition automobile zéro émission, domaine dans lequel le « nouveau » Lola est très investi.
Mark Preston, directeur du sport automobile Lola Cars Ltd : « Nous sommes ravis de confirmer notre entrée en Formule E. Pour nous, c’est plus qu’une simple opportunité de remettre Lola sur la piste, c’est aussi une fantastique plateforme de développement technologique.
« Lola Cars a une histoire de succès en matière de châssis et de conception aérodynamique. Ce projet nous permettra de créer une plate-forme électrifiée unique avec une orientation logicielle en son cœur pour fournir une base aux projets plus larges de Lola visant à définir l’avenir de la technologie du sport automobile. Ce partenariat est le premier de plusieurs projets majeurs prévus pour rétablir l’entreprise britannique en tant que leader de l’industrie de l’ingénierie durable et du sport automobile, en se concentrant stratégiquement sur trois domaines que sont l’électrification, l’hydrogène et les carburants et matériaux durables. »
« Ce projet se concentre carrément sur le développement technologique dans lequel Lola est pleinement investie. Nous considérons le groupe motopropulseur électrique hautement efficace de 350 kW qui sous-tend le périmètre du constructeur en Formule E, comme une technologie fondamentale avec des applications passionnantes dans de nombreuses formes de sport automobile international de haut niveau dans les années à venir.
Un autre retour surprise
Pour Yamaha, c’est aussi un retour en sport automobile, car il ne faut pas oublier que le constructeur de motos développa des moteurs de Formule 1 entre 1989 et 1997 – V10 et même V12. L’expérience fut globalement ratée, avec des moteurs souvent peu fiables et manquant de puissance, mais Yamaha décrocha néanmoins deux podiums avec Mark Blundell au grand prix d’Espagne 1994 sur Tyrrell et avec Damon Hill en 1997 sur Arrows.
Heiji Maruyama, directeur général de Yamaha Motor a précisé « Yamaha Motor Company accélère la recherche et le développement de diverses technologies qui contribuent au développement durable. En tant que partenaire technique, nous espérons acquérir des technologies de gestion de l’énergie plus avancées grâce au plus haut niveau de course électrique en Formule E. Nous partageons également la nouvelle philosophie de Lola en matière de sport automobile durable et nous sommes très heureux et honorés de former ce partenariat avec eux.
Rappellons néanmoins que la Formule E est monotype et que Lola ne sera donc qu’un partenaire technique de Yamaha et surtout un nom marketing. Au passage, l’équipe Lola roulera donc en FE avec un châssis…Dallara, son grand rival d’antan !!!
Tant que la Formule E sera monotype, j’aurai du mal à m’y intéresser. Le sport auto devrait servir de laboratoire, comme ce fut le cas aux débuts de l’automobile. Aujourd’hui, les enjeux sont sur la voiture électrique et c’est dommage que la Formule E se résume à un spectacle (souvent piètre d’ailleurs) en limitant les innovations techniques…
Ca tombe bien la Formule E n’est pas monotype 🙂
Les écuries doivent développer (ou acheter) le moteur, la partie électronique de puissance, le logiciel de récupération gestion de la batterie, etc.
La coque et la batterie sont en effet communes 🙂
il faut libéraliser aussi la batterie : son rôle est prépondérant, davantage que le moteur. D’ailleurs, les courses ressemblent à des processions, tant les performances sont proches, au point que les organisateurs ont dû avoir recours à des artifices tels que le mode boost (qui n’a d’ailleurs qu’un effet limité sur le spectacle)
En fait, libéraliser la batterie reviendrait à faire exploser les budgets.
Cela peut être un choix, mais pour le moment les retombées font que les budgets sont limités par les entrants. C’est un peu le serpent qui se mord la queue je vous le concède.
Mais on a aussi un progrès « à marche forcée » sur cette batterie puisque les retours sur la batterie alimente les données du fabricant qui propose des améliorations et par exemple, la gestion actuelle devrait (conditionnel) permettre cette saison de faire des recharges en course.
En 10 ans on est passé des gugus qui sautaient d’un baquet à l’autre en milieu de course à une course de 30/45 min sans souci.
En plus, on en a (presque) fini avec les circuits dans les parcs (Londres #1 ou Paris Invalides bitume en miettes sur les pavés) et on emprunte de vrais circuits comme l’Autodrome Hermanso Rodriguez par exemple.
Seul gros souci, oui, le nombre de tours est calculé pour une certaine consommation ce qui lisse les stratégies.
Pour autant, depuis le début de la saison on a des courses avec « rebondissement ».
Au Brésil on a des pilotes partis 10 ou au-delà qui terminent sur le podium ou top 5.
Au premier de Diryah, Cassidy fait 3 en partant 7, Bird 4 en partant 9.
Depuis quand ce n’est pas arrivé en F1 par exemple ?
Libéraliser trop vite trop tôt, c’est prendre le risque d’avoir 1 ou 2 équipes qui raflent tout aussi.
+1 il faut aussi ajouter la grande médiocrité des circuits…
Une Lola à châssis Dallara, c’est comique !
On aura compris que l’intérêt de Lola est de revenir en sport auto à moindre coût.