Des Leapmotor assemblées par Stellantis en Pologne pour avoir le bonus électrique ?

Reuters cite pour son information « deux personnes proches du dossier ». Formule consacrée pour dire qu’il n’y a rien d’officiel, et pousser tout de même les deux protagonistes à sortir du bois. Si Stellantis ouvre effectivement son usine FIAT de Tychy, cela pourrait permettre à Leapmotor de produire la petite T03 (alias petit cochon rose) de 3,62 m de long et ainsi pénétrer plus facilement le marché européen. Le coût de production augmenterait un peu, mais l’octroi d’aides étatiques ferait de cette voiture un concurrent sans pareil.

La production serait faite en SKD, alias semi-knocked down. L’assemblage se ferait à partir d’éléments préassemblés en Chine et acheminés en Pologne pour finir le véhicule. C’est à opposer au CKD (completely knocked down) où ce sont des pièces qui sont envoyées à l’usine pour un assemblage complet.

Leapmotor et Stellantis ont signé l’an dernier un partenariat et ce serait l’un des premiers jalons de cette alliance. Ni Stellantis ni Leapmotor n’ont voulu commenter. Souvent, cela signifie que Reuters a visé juste.

Pourquoi venir terminer l’assemblage en Pologne ?

La Leapmotor T03 est d’ores et déjà vendue en Europe, y compris la France. Elle y est proposée en version Luxury à partir de 25 990 € et n’a plus droit au bonus électrique désormais. En étant terminée en Pologne, il se pourrait qu’elle atteigne un score environnemental suffisant pour être de nouveau éligible au bonus de 4000 €. Cela lui permettrait de baisser artificiellement le prix de vente et ainsi redevenir concurrentielle face à un Dacia Spring par exemple ou la future Citroën ë-C3.

La T03 pourrait n’être que la première pierre pour conquérir le marché européen puisqu’on devrait bientôt avoir aussi le C10, un SUV électrique conçu pour l’export en Europe. L’histoire n’est qu’un éternel recommencement puisqu’il y a eu un temps où les constructeurs créaient des sociétés pour assembler des voitures sous licence et mieux pénétrer le marché visé. SEAT, SIMCA et autres.

En prenant 21% de Leapmotor l’an dernier contre près d’1,5 milliard d’euros, Stellantis savait pertinemment ce qu’il allait faire de ce partenariat. Plutôt que de subir l’invasion des véhicules électriques chinois, visiblement Stellantis a décidé de s’allier à eux; quitte à scier la branche des petits copains. A Tychy, assembler des Leapmotor ou des FIAT, cela reste du travail.

(7 commentaires)

  1. La question est de savoir si la garantie Stellantis sera appliquée à ce modèle – ce qui change fondamentalement la donne !

    1. Pas de raison pour que la garantie de 3 ans ou 100 000 km change en fait. (100 000 km c’est très peu pour un VE)

  2. et bien voilà, la boucle est bouclée. Après avoir fait développé la nouvelle C3 en Inde, fait produire les grosses DS en Chine, fait produire partout sauf en France/Italie (le berceau de Stellantis Europe) les nouveautés, avoir pleuré auprès du gvt que les Chinois enlevaient le pain de la bouche de nos ouvriers, M Tavarès a trouvé le moyen de contourner les règles du Bonus en achetant des VEs Chinois!

    on est si con que ça en Europe pour accepter de se faire b****r à ce point?
    les USA, la Chine protègent leur outil productif en mettant des barrières et/ou des subventions. nous on se laisse mourir à petit feu.

  3. L’état Français ouvre les yeux quand concrètement ? le leasing à 100€, les C3 « SmartCar » développées en Inde, produite en Slovaquie mais dont le bonus est financé par le contribuable Français. Vous en avez pas marre de vous faire B***** la gueule ? Par ce que nous si.

  4. @SGL : en effet, quand c’est Stellantis tu n’en parles pas.
    J’ai rencontré un Ouïghours (nature) qui en était tout fouetté.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *