12 heures de Sebring 2024 : Acura bat Cadillac dans les dernières minutes

Le show IMSA

L’IMSA est actuellement l’antithèse absolue de la Formule 1 : la lutte pour la victoire est acharnée, le suspense et les rebondissements permanents, et l’incertitude règne jusqu’à la fin. Il faut dire aussi que les américains savent y faire pour entretenir ce suspense, que l’on peut juger en partie artificiel avec ce culte de la neutralisation qui évidemment redistribue constamment les cartes et ne permet jamais à un concurrent de gérer sereinement un matelas de secondes d’avance, qui peut partir en fumée au premier incident.

Sebring, pas qu’une question de vitesse !

D’autant plus que sur le circuit bosselé de Sebring, à l’ancienne, étroit, usant et toujours animé par un intense trafic, il est quasiment impossible d’avoir une course tranquille. Les 12 heures de Sebring 2024 n’ont pas failli à cette réputation, avec un peloton de GTP qui se tenaient en moins de quinze secondes au bout de 9 heures de course, Acura, Cadillac, BMW et Porsche se tirant la bourre avec également Lamborghini en nouveau venu.

Cadillac pas en réussite, Acura brise le signe indien

Cadillac avait néanmoins la main avec V-Series.R n°31 de Pipo Derani, poleman de l’épreuve, qui comptait à l’approche de la 8e heure de course plus de 10 secondes d’avance sur la concurrence. La gestion du trafic est toujours délicate et risquée à Sebring, et le quadruple vainqueur de l’épreuve en a fait les frais quand il a doublé la Ferrari 296 GT3 n°21 – AF Corse de Miguel Molina.

Ce dernier a peut-être légèrement dévié de sa ligne, mais toujours est-il que la Cadillac GTP de Derani, un peu à la façon du crash d’Allan McNish au Mans sur l’Audi R18 en 2011, a été touchée sur son arrière droit par la Ferrari. La punition a été immédiate, le prototype sortant de la piste pour aller percuter violemment le mur des pneus. La Cadillac s’est retrouvée à l’envers, posée sur le mur de pneus, dont une partie a été pulverisée et propulsée loin.

 

Toujours très impressionnant de voir ces accidents survenir sur des circuits « à l’ancienne, » sans grillages, avec très peu de dégagement, des zones de stationnement de camping-car et du public étant vraiment situées à proximité de la zone du crash !  Oui, nous sommes loin d’un Abu Dhabi. La Ferrari de Molina a dû également abandonner, mais le plus important était que Pipo Derani sortait indemne de sa cabriole.

Un duel final roues contre roues

Le final a également procuré une bonne dose de suspense, la victoire se jouant dans les dernières minutes. La neutralisation à 1h20′ du damier pour des débris avait permis à la Cadillac n°01 et à l’Acura ARX-06 n°40 – Wayne Taylor Racing with Andretti, décalées en stratégie, de se remettre dans le train des Porsche 963 Penske et BMW M Hybrid V8 du Team RLL.

Le duel pour la victoire a opposé Sébastien Bourdais, sur la Cadillac et le suisse Louis Delétraz sur l’Acura.  A dix minutes du terme, le duo de tête rattrape les GT, offrant alors un duel spectaculaire. Les deux prototypes se battent comme des lions, Deletraz se portant à plusieurs reprises à hauteur de la Cadillac. Les deux GTP entrent en contact à plusieurs reprises, tout en se faufilant au milieu du trafic des GT, et ce en pleine nuit. Incroyable spectacle !

Après avoir tourné autour de Bourdais qui s’est défendu bec et ongles, Deletraz, chaussé il est vrai de pneus plus frais, trouve finalement l’ouverture à seulement quelqus tours de la fin en surprenant son adversaire au freinage et il offre une première victoire à Acura à Sebring avec l’ARX-06 n°40 – Wayne Taylor Racing with Andretti.

 

Bourdais, associé à Renger van der Zande et Scott Dixon, termine 2e à moins d’une sconde, non sans avoir déploré un duel qui ressemblait à une « course d’auto-tamponneuses », devant la Porsche 963 Penske Motorsport de Felipe Nasr – Dane Cameron – Matt Campbell. A noter la 7e place pour la Lamborghini SC63 n°63 – Lamborghini Iron Lynx de Romain Grosjean – Andrea Caldarelli – Matteo Cairoli, alors que le prototype du Taureau faisait sa première apparition américaine.

En LMP2, Era Motorsport double la mise après Daytona, avec un deuxième succès pour la Oreca 07 n°18 de Connor Zilisch, Dwight Merriman et Ryan Dalziel

En GTD PRO, Jack Hawksworth, Ben Barnicoat et Kyle Kirkwood ont font triompher la Lexus RC F GT3 championne en titre de Vasser Sullivan, après avoir pris l’avantage après la dernière relance sur le Daniel Serra (Ferrari 296 GT3 n°62 – Risi Competizione) qui était épaulé par les chevronnés pilotes Ferrari Davide Rigon et James Calado.

Ce fut serré également en GTD avec un duel final entre la Ferrari n°47 du Cetilar Racing pilotée par Antonio Fuoco et la Mercedes n°57 du Winward Racing emmenée par Philip Ellis. C’est finalement ce dernier qui a passé le drapeau à damier en premier, alors même que cette voiture avait perdu le bénéfice de sa pole position à cause de la présence de capteurs interdits sur la voiture pendant les qualifications.

(2 commentaires)

  1. Quel enfer cet fin de course, avec la corvette qui joue aux autotamponneuse

    Connor Zilisch qui remonte 10 places en lmp2 dans la dernière heure, la lexus qui balance la Ferrari dehors, Rexy qui se prend un drive through dans le dernier tour

  2. La bonne surprise a été de voir BMW enfin au niveau de la concurrence, ils ont même occupé la tête du classement brièvement en début de course.
    Cadillac n’est pas verni pour son début de saison inter (Daytona, Losail et Sebring), mais ils vont finir par gagner, la voiture est performante sur tous les terrains.

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