Helmut Marko dans le collimateur d’une enquête interne Red Bull

L’affaire « Red Bull » comme on doit l’appeler désormais n’en finit plus de donner de nouveaux rebondissements. On apprenait d’abord que l’employée Red Bull, à l’origine des accusations d’inconduite visant Christian Horner, avait été suspendue par Red Bull, certains médias à sensation soulignant aussi que ladite employée avait une relation avec Jos Verstappen.

Helmut Marko, l’orchestre de l’affaire ?

Ce weekend, dans le paddock de Jeddah, c’est désormais Helmut Marko qui est dans le collimateur, alors que la ligne de fracture au sein de Red Bull est assez nette, entre d’un côté l’axe Hornero-Thaïlandais (on rappelle que l’actionnariat thaïlandais, co-fondateur de la marque, détient 51% des parts) et de l’autre l’axe Autriche-Verstappen.

Red Bull a lancé une enquête interne pour déterminer les origines des fuites d’informations dans les médias qui ont permis d’ébruiter l’affaire Christian Horner, et il est facile de comprendre que Helmut Marko est clairement visé. Et un grain de sable s’y est ajouté un peu avant la qualification du GP d’Arabie saoudite, quand l’Autrichien s’est longuement entretenu avec la télé autrichienne ORF, laissant planer le doute sur sa possible absence en Australie dans quinze jours.

Red Bull (la maison mère) avait demandé à Marko de garder le silence, or cette sortie médiatique pourrait lui valoir une suspension pure et simple. L’effet domino de tout cela, c’est évidemment l’avenir de Max Verstappen, puisque l’on sait que son destin est fortement lié à Marko.

D’ailleurs, l’Autrichien n’a pas manqué de souligner les conséquences que pourraient avoir son départ, histoire de mettre la pression sur l’actionnariat thaïlandais. Rappelons que Helmut Marko n’est pas employé par Red Bull Racing, mais par la maison mère Red Bull.

« Max est certainement l’atout le plus fort de l’équipe. Il n’y a pas de pilote plus rapide pour le moment et si nous devions le perdre, ce serait une perte incroyable, car bien sûr, il y a aussi un nombre incroyable de mécaniciens, y compris des ingénieurs, qui travaillent tous incroyablement dur pour Max, qui pourraient partir. Je pense qu’il est assez logique et clair que Max soit la partie la plus importante de l’équipe. »

Verstappen soutient clairement Marko

Max Verstappen, de son côté, a rappelé sa loyauté envers le docteur Marko et ainsi confirmé ce que l’on sait déjà : si Marko est « out », il peut partir !

« De mon côté, j’ai beaucoup de respect pour Helmut et pour ce que nous avons accompli ensemble. Cela va très loin, et bien sûr, ma loyauté envers lui est très grande, et je l’ai toujours exprimé à tout le monde au sein de l’équipe, à tous ceux qui sont haut placés, qu’il jouera un rôle important dans ma prise de décision à tout moment. »

« Il est donc très important qu’il reste au sein de l’équipe, y compris, bien sûr, tous les autres, car c’est un effort d’équipe dans son ensemble, et il est très important que nous gardions les personnes clés ensemble. J’ai l’impression que si un pilier aussi important s’effondre, c’est aussi ce que j’ai dit à l’équipe, que ce ne sera pas non plus bon pour ma situation. »

« Pour moi, Helmut doit rester, c’est sûr. Il a construit cette équipe avec Dietrich dès le premier jour et il a toujours été très fidèle à l’équipe, à tout le monde au sein de l’équipe pour s’assurer que tout le monde conserverait sa place avec la nouvelle direction de Red Bull. Et il est également très important que vous donniez à cet homme beaucoup de respect pour ce qu’il a fait. Il est très important de revenir à la loyauté et à l’intégrité, et par conséquent, il doit faire partie de l’équipe pour moi. »

 

Partie de poker

Max Verstappen après tout n’a pas grand chose à perdre. Oui, il a la meilleure voiture et la meilleure équipe du moment. Mais il a déjà répété à plusieurs reprises qu’il n’a pas l’intention de rester en F1 jusqu’à 40 ans, que chasser 7,8 ou même 9 titres ne l’intéresse pas, sans oublier ses projets futurs (une écurie personnelle) et l’Endurance qui l’attire énormément. Il pourrait se laisser tenter par un défi dans une autre équipe, alors qu’un 4e titre semble déjà envisageable, surtout s’il emmène dans ses bagages Newey et les meilleurs ingénieurs, qui semblent eux aussi liés au clan Verstappen-Marko. Michael Schumacher l’a fait en son temps, prenant le risque de quitter une solide écurie Benetton pour repartir de zéro avec Ferrari, mais en emmenant avec lui les meilleurs cadres de Benetton comme Ross Brawn et Rory Byrne. Après, comme on l’a dit, tout cela n’est aussi qu’une pure stratégie peut-être pour faire monter les enchères.

En somme, la balle est dans le camp de l’actionnariat thaïlandais, qui, depuis le début, soutient Horner. Vont-ils continuer à le soutenir, au risque que tout implose, en se disant peut-être que le recrutement d’un Alonso pourrait compenser la perte de Max ? Vont-ils finalement lâcher Horner, ce qui signifierait néanmoins une victoire du « camp autrichien » et donc une remise en cause du leadership ? Une solution intermédiaire est-elle envisagée, obligeant Marko à prendre un peu de recul, sans pour autant l’évincer afin de conserver Verstappen ?

(3 commentaires)

  1. C’est marrant, j’imaginais ce scénario dans l’article sur Christian Horner, bah j’avais peut-être raison. Je vais pouvoir me reconvertir comme enquêteur !

  2. Bon courage à Verstappen chez Ferrari ou Merco. Je ne connais pas un directeur d’équipe qui accepte de se laisser diriger par un pilote.

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